Free Radical, l'équipe qui nous a donné l'excellente série TimeSplitters sur consoles, se tourne maintenant vers le thriller parapsychologique. Le résultat Second Sight est offert sur toutes les consoles et le sera bienôt sur PC.
Le personnage que nous incarnons dans Second Sight se nomme John Vatic. Il s'agit d'un psychologue intégré, depuis peu, au groupe WinterICE; une unité paramilitaire chargée de récupérer un savant Soviétique. Ce choix de carrière ne réussit pas vraiment au Docteur Vatic. Lorsque nous faisons connaissance avec lui, il est totalement amnésique, drogué et attaché sur une table d'opération. Nous devons le sortir de cette situation et l'aider à retrouver la mémoire. Nous avons dix-sept niveaux pour y arriver; la moitié d'entre eux se déroulent lieu aux États-Unis, les autres en Russie. Le jeu se complète en une quinzaine d'heures, car l'histoire n'est jamais ralentie longtemps par des difficultés insurmontables. Il n'y a aucun boss de niveau à combattre, seulement une armée de soldats, de gardes et autres agents à déjouer ou trucider. Le système de mise en joue automatique fonctionne assez bien, l'ajustement précis est parfois compliqué, la mire sautant trop facilement d'un ennemi à l'autre. Il arrive aussi, lorsque l'on veut viser un objet comme une caméra de surveillance, que la mire persiste à pointer des ennemis. Ce problème aurait put être fatal, mais Second Sight se veut plus qu'un simple jeu de bang bang.
Malgré son scepticisme, Vatic découvre qu'il possède une arme extraordinaire; son cerveau. Il peut déplacer des objets à distance, projeter des attaques mentales, il a la capacité de sortir de son corps, d'activer des mécanismes et influencer des personnes. Il peut même devenir invisible ainsi que soigner ses propres blessures et celles des autres. L'interface pour contrôler tout çà est claire et efficace. Une jauge de santé et une d'énergie psychique nous informent en permanence sur notre état. L'action se présente à nos yeux par un système de caméra très flexible. Nous pouvons alterner entre trois points de vue: caméra cinématique, caméra subjective; ou ma préférée, caméra à la troisième personne. L'image sautille encore un peu, ou se bloque, dans les endroits exigus; mais c'est un système que je voudrais voir repris par plus de développeurs! L'intrique se dénoue dans un genre de flash-back; nous vivons plusieurs allez-retours entre notre réveil à l'hôpital et notre mission en Russie. Certains niveaux nous demandent d'atteindre des objectifs avec l'aide des membres de l'unité WinterICE, nous devons alors leur ouvrir le chemin et les protéger. Quand Vatic est seul, il faut plutôt jouer la carte de l'espion, nous infiltrer et voler de l'information sur des ordinateurs. Bien que l'intelligence des ennemis soit faible, à la moindre de nos erreurs, ils savent se montrer coriaces. Ils sonnent l'alarme et les renforts déboulent; c'est l'occasion de se battre ou de se planquer dans une des nombreuses cachettes contenues dans le décor.
Après l'admirable Psi-Ops de Midway, Second Sight confirme avec force la viabilité du mélange espionnage/paranormal. Le jeu de Free Radical, selon moi, atteint un excellent équilibre entre le déroulement de l'action et la difficulté du défi; j'ai eu le plaisir de l'évaluer sur PS2.