Square-Enix nous livre enfin une suite à Brave Fencer Musashi, le jeu de rôle et d'action qui avait fait un joyeux tabac sur la PlayStation. Musashi Samurai Legend est un successeur sympathique, avec un look très BD.
Myamoto Musashi est un personnage historique de la culture japonaise, un des rares samouraïs à nous avoir laissé des écrits. Les faits qu'il relate sont souvent extraordinaires et impossibles à vérifier avec certitude, ce qui, après quatre siècles, conféré une aura quasi légendaire à ce grand combattant sans peur et sans reproche. Quoi qu'il en soit, c'est heureusement la fantaisie qui triomphe dans les jeux de la série Musashi. L'action se déroule toujours dans des contrées imaginaires, lors de l'adolescence de notre héros. Cette fois-ci, le jeune Musashi se trouve transporté dans le monde de Vespire. Il y rencontre un peuple de mystiques qui l'engage afin de sauver leur princesse, enlevée par une corporation assoiffée de pouvoir. Au cours de son aventure, Musashi devra aussi retrouver cinq épées magiques et libérer une trentaine de mystiques emprisonnés sur les cinq continents de Vespire. Chacune des missions commence à Anthéum, la capitale des mystiques, une sorte de petit centre d'achat situé sur le dos d'une baleine volante... Nous pouvons y faire nos emplettes et sauvegarder nos progrès avant de partir affronter de nouveaux dangers. Les lieux sont déserts, au début de la partie, mais la vie reprend à mesure que les mystiques libérés ouvrent leurs boutiques.
Si vous avez déjà joué à Brave Fencer, vous allez rapidement vous retrouver dans Samurai Legend. L'histoire et les mécaniques de jeu sont très semblables; le changement principal vient surtout de l'emballage graphique de la PS2. Le rendu des images est en "manga-shading"; en réalité c'est identique au cel-shading, mais avec des traits plus gras pour tracer le contour des personnages et un estompage plus accentué des décors. À propos des décors et des modèles, ils sont très jolis, mais ils sont un tantinet surutilisés. Ce n'est pas un défaut en soit, mais comabttre un ninjaroïde, vert, bleu ou rouge, peut devenir lassant lorsque seul sa couleur change. Aussi, comme il faut souvent retraverser les mêmes lieux, il vient un temps, où l'on anticipe l'apparition d'ennemis au moindre détour. Les ennemis ne sont d'ailleurs pas très agressifs, ils sortent rarement de leur secteur et se contentent de nous attendre. Comme dans le premier titre, Musashi peut dupliquer certaines des attaques de ses ennemis. On doit alors attendre que l'ennemi nous frappe pour activer la duplication; c'est parfois risqué et les mauvais coups sont fréquents! Si nous réussissons la duplication, celle-ci s'ajoute à notre arsenal et peut être assignée à un bouton. Également, comme dans tous les RPG, les attributs de notre personnage peuvent êtres améliorés par des objets magiques ou des points bonis. Ces mises à niveau sont très simplifiées; le jeu nous offrant de répartir nos points selon des schémas préétablis. Musashi se contrôle adéquatement, je n'ai éprouvé des problèmes que lors des combats avec les boss de niveaux. En effet, la lenteur de Musashi dans ses déplacements et tentatives d'esquives est un facteur d'irritation important. De plus, sa technique de saut n'est pas toujours simple à employer.
Prévoyez une bonne trentaine d'heures pour faire le tour du produit. Même si les décors ne sont pas très vastes, il y a suffisamment de choses à voir. Nous pouvons revisiter nos environnements favoris et reprendre plusieurs minis jeux. Cela nous permet de maximiser nos statistiques et de collectionner une centaine de cartes virtuelles, représentants tous les personnages du jeu. Ces cartes interactives nous montrent chaque modèle sous toutes ses coutures. Samurai Legend a su conserver le charme de Brave Fencer, tout en adaptant son enrobage à la mode d'aujourd'hui. L'humour bon enfant, les dialogues amusants partagent l'écran avec une douce violence de dessins animés. C'est une bouffée de jeunesse, même pour un vieux croûton comme moi!