A peine remis du succès de Resident Evil 4, Capcom nous propose Killer 7, un jeu très esthétique et plutôt original. L'action se déroule dans un univers onirique et violent où s'affrontent le Bien et le Mal. Un pari risqué.
En novembre 2002 Capcom annonçait 5 jeux exclusifs au Gamecube promettant un contenu original. Resident Evil 4, P.N. 03, Viewtiful Joe, Dead Phoenix et Killer 7. Capcom croyait au potentiel du Gamecube, assez même pour y transposer la franchise Resident Evil au complet. Cette annonce a rendu plusieurs fans de Nintendo très heureux, mais pas assez semble-t-il. Les ventes plutôt décevantes des versions Gamecube de ces jeux ont probablement poussé Capcom à rompre cette exclusivité. Ainsi des versions PS2 de ces jeux ont vu ou verront le jour, sauf Dead Phoenix, qui n'ait jamais paru, ainsi que P.N. 03. De plus Resident Evil 5 sera désormais publié au PS3 et Xbox 360. Killer 7, lancé sur GameCube et PS2 est un jeu violent reposant sur une réalisation artistique unique. Dès le début, on nous présente l'assassin principal, Garcia Smith, un des "Killer 7". On est rapidement en contrôle.
Le scénario du jeu est intriguant. Un terroriste a déployé une arme meurtrière sous la forme de monstres kamikazes nommés Heaven Smile, beaucoup moins drôles que ceux dans Serious Sam mais tout aussi dévastateurs. Une équipe d'assassins, Killer 7, est chargée de faire le ménage. On a donc le choix d'incarner à tour de rôle et à notre guise 7 assassins tout au long du jeu. Chacun a une habileté spéciale qui est éventuellement utile pour progresser dans l'histoire. Certaines habiletés nécessitent une quantité suffisante de sang pour être utilisées. La collecte de sang est un concept bizarre et elle s'effectue en tuant des ennemis tout simplement. A certains endroits dans le jeu on peut accéder à une chambre dans laquelle on peut sauvegarder, changer de personnage, transformer le sang amassé en sérum, et s'informer sur les techniques du jeu. Il y a beaucoup de chose à lire, et malheureusement c'est Iwazaru qui nous dicte l'information de manière insupportable. La lecture du livret d'instructions est donc recommandée. Pour une raison étrange, on peut seulement changer pour Garcia dans cette chambre et vice-versa. Le sérum est nécessaire pour améliorer les statistiques de chaque assassin.
Le didacticiel en début de partie est très pratique pour se familiariser avec les contrôles car il y a une panoplie d'actions possibles. Les commandes ne peuvent pas être réassignées donc il faut s'habituer. Il y a 2 vues possibles dans le jeu. Par défaut la vue à la 3e personne nous permet d'avancer et de pivoter sur nous-même. Bien que l'environnement soit en 3D, on ne peut se déplacer librement, on est limité à des parcours. On ne perd pas notre temps à chercher où se rendre. Nos personnages étant généralement pressés, ils sont toujours à la course. La seconde vue se présente à la 1ère personne est utilisée pour scanner, viser et tirer. On ne peut pas se déplacer avec cette vue, mais on peut pivoter librement sur 360 pour admirer les lieux. La recharge de notre arme est possible dans les deux vues. L'engin graphique utilise une forme particulière de cell-shading: il y a peu de textures et beaucoup de polygones colorés. Dans une ère où les graphiques prennent beaucoup trop d'importance, il faut féliciter Capcom d'avoir pris ce risque. Le résultat est très réussit.
Capcom a toujours fourni de bonnes trames sonores et Killer 7 poursuit la tradition. La musique ambiante est très appropriée pour ce genre de jeu et elle joue un rôle passif. Les effets sonores sont bien réussis également. Pour les voix il y a du bon et du mauvais. Iwazaru, qui nous prodigue des conseils, de même que tous les autres personnages qui nous aident, émettent plutôt des suites de sons bizarres, qui finissent par déranger. Par contre les voix des figurants et des assassins dans les cinématiques sont très bien enregistrées, elles ajoutent beaucoup à la crédibilité des personnages. Une belle réalisation originale signée Capcom, mais qui ne plaira pas à tous.