Dans Darkwatch, un hors la loi vampirisé devient un justicier tueur de morts-vivants… Capcom et High Moon Studios réinventent ici le monde des cow-boys en nous donnant un western gothique fort bien réussit.
Le jeu se déroule en Arizona en 1876. Nous suivons la trace de Jéricho Cross, alors qu'il prend d'assaut un train blindé. Croyant faire sauter une chambre forte bourrée d'or, Jéricho libère un dangereux vampire qui s'empresse de le mordre avant de s'enfuir. Une poursuite s'engage aussitôt et notre héros se trouve recruté d'office par l'énigmatique organisation Darkwatch, une société millénaire, en guerre contre les forces démoniaques qui cherchent à détruire l'humanité. L'ouest américain pullule de créatures surnaturelles et c'est à nous de faire le ménage. À notre disposition, nous avons l'arsenal traditionnel des jeux de tir à la première personne: Le revolver, les pistolets doubles, la carabine à canon tronçonné et la carabine à répétition; il y a aussi le fusil à lunette d‘approche, l'arbalète à flèche explosive et le lance roquette. Rien de superflu! Nous ne transportons sur nous que deux armes à la fois, ainsi qu'une poignée de bâton de dynamite et quelques grenades.
Quand les munitions nous manquent, on peut tout de même faire des dommages impressionnants à l'adversaire, en le frappant avec les lames qui ornent la crosse de nos armes. Des mitraillettes montées sur tourelles sont aussi accessibles à quelques endroits. Toute l'action nous est montrée en mode subjectif, sauf lorsque nous montons à cheval, ou quand nous empruntons le Coyote du Darkwatch, un wagon d'assaut à vapeur, très avant-gardiste pour l'époque. Pendant ces brefs intermèdes, nous passons à une vue à la troisième personne. Ces changements de perspective s'intègrent sans heurt à l'action. Nos ennemis, quant à eux, se composent d'une bande de squelettes équipés de tranches gorge et d'armes à feu. De plus, il faut compter une tribu de spectres indiens, ainsi qu'un groupe de vampires et de cracheurs de venin. Une touche féminine est ajoutée par des escadrilles de danseuses de saloon qui s'attaquent à nos oreilles avec leurs cris perçants. On se laisse facilement submerger par tout ce beau monde.
Heureusement, les points de sauvegarde automatiques viennent nous donner un peu de répit tout en fouettant notre fierté. Les contrôles répondent bien à toutes nos pulsions agressives. Le même bouton peut nous permettre d'alterner entre un tir normal et le tir rapide. Les paramètres de sensibilité s'ajustent avec précision. Il est d'ailleurs possible de tirer un adversaire à des parties spécifiques de son corps. Comme nous ne sommes pas là exclusivement pour torturer les forces démoniaques, nous croisons parfois sur notre chemin des âmes perdues. Jéricho doit alors décider s'il doit les libérer, ou les absorber. Une décision bienveillante lui permettra de débarrer quatre pouvoirs angéliques, une décision égoïste lui ouvrira l'accès à quatre pouvoirs maléfiques. Pour expérimenter avec ces huit forces, il faut donc revivre l'aventure au moins deux fois; ce qui garantit un bon vingt heures de jouabilité. Les propriétaires de Xbox disposent en plus d'un mode multijoueur en ligne de 16 participants. Sur PS2, il faut se contenter d'un maigre deux joueurs sur écran divisé, mais avec en prime un mode histoire coopératif, qui permet à deux amis de traverser le jeu.
La facture visuelle du jeu est superbe, tant sur PS2 que sur Xbox. Les temps de chargements sont rapides et peu fréquents. Il n'y a pas de ralentissement dans l'affichage graphique, les animations sont fluides. L'ambiance sonore et la musique nous plongent totalement dans le produit. Les décors à l'esthétique déglinguée sont détaillés et contiennent plusieurs accessoires destructibles. Les cinématiques sont toutefois ordinaires et l'histoire est décousue.