Encore une fois, Square-Enix et Tri-Ace frappent juste avec ce sympathique jeu de rôle, racontant une histoire tragi-comique, mettant en scène des personnages plutôt excentriques. Une agréable surprise sur la PlayStation 2.
Le lendemain de son seizième anniversaire, Jack Russell quitte son village afin de devenir un chevalier du royaume de Radiata. Ce royaume se situe au centre d'un monde fantaisiste, où les elfes, orcs, gobelins et autres créatures légendaires, cohabitent avec les humains. Notre héros y fait la connaissance de ces habitants et se retrouve impliqué dans un conflit ethnique. Jack doit éventuellement décider de quel côté il se range; un choix déchirant qui lui permet d'affronter un double destin impliquant l'équilibre même de l'univers. Tout au long de l'histoire, c'est à nous de transformer ce gringalet en un combattant aguerri et stylé. Il faut prendre le temps de renforcer ses attributs et nous habituer à la mécanique de jeu. Celle-ci se compose d'un mode d'exploration et d'un mode combat en temps réel. On se promène sur un chemin, on croise un loup et vlan! On doit combattre. Le décor change en une scène circulaire, où le loup nous attend avec sa meute. Le nombre et la force des adversaires sont toujours une surprise.
Heureusement, comme dans plusieurs jeux de rôle, notre héros fait parfois partie d'une bande, soit comme membre, soit en tant que chef. Pendant les périodes d'exploration, il est possible de trouver des recrues pour notre bande, il y en a plus de 175 répartis dans le jeu. Il suffit de leur parler, de les observer; certains nous demandent des services en échange de leurs engagements. Il est bon de mentionner ici que Jack est le seul personnage que nous dirigeons à l'écran, les trois amis recrutés n'apparaissant que pendant les bagarres. Le système de combat sait rester simple tout en s'offrant un brin de profondeur. On peut déplacer librement notre point de mire entre les adversaires, ou le concentrer sur un seul d'entre eux. Deux boutons servent à frapper et bloquer, tandis qu'un autre permet de déclencher une super attaque. Comme armes, nous pouvons utiliser des lances, haches et épées à une ou deux mains. L'utilisation répétée d'une arme débloque des coups spéciaux qui sont intégrables dans notre routine de combat; il est possible d'en enfiler jusqu'à cinq consécutivement.
Les attaques groupées jouent également un rôle important. En effet, notre clavier de direction est employé à donner des ordres à nos compagnons. Ceux-ci se positionnent aussitôt en formation pour encercler et frapper l'ennemi; ils se viennent aussi en aide mutuellement. Des attaques magiques sont également accessibles, mais nous devons passer par notre inventaire pour les déclencher. Je vous avouerai que j'ai pris plusieurs heures avant de commencer à embarquer dans le jeu. On sent beaucoup la mise en place de l'histoire et j'ai eu souvent l'impression d'être téléguidé entre les cinématiques. Ce n'est que vers le milieu, lorsque Jack devient chef de bande, que le joueur obtient un brin de liberté. Le scénario se relâche et nous pouvons enfin découvrir Radiata, à notre rythme. Les environnements deviennent vite familiers; seuls le château et la ville sont vastes. Les autres lieux explorables se limitent à quelques villages et un fort militaire. Toutes ces zones sont sécuritaires, ce qui veut dire que vous y serez rarement attaqué, à moins de provoquer vous même la bagarre. Pour relier ces zones, il y a de nombreux chemins extérieurs, ainsi que quelques parcours de type donjon.
Bien que les décors soient linéaires, ils s'enchaînent logiquement, tout en nous montrant un champ de vision plein de profondeur et de jolies textures. Les cinématiques, réalisées avec les mêmes modèles que dans les segments interactifs, maintiennent une continuité sans faille en montrant toujours Jack avec l'habillement que nous avons sélectionné. Radiata Stories est donc un jeu divertissant, qui se complète en une trentaine d'heures. Vous pourrez toutefois investir deux à trois fois plus de temps sur le jeu, si vous désirez recruter plus de personnages et contempler la deuxième fin.