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Le jeu le plus impressionnant de l'année 1998, toutes plateformes et catégories confondues, a été The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Cette version 3DS a fait l'objet d'une cure de jouvence, qui hélas vient accentuer certains défauts du titre qui accuse son âge.
Le cinquième épisode de la série The Legend of Zelda replonge le joueur dans le monde fantastique d'Hyrule. Le scénario est sinistre à souhait: les forces des ténèbres complotent contre le royaume d'Hyrule, convoitent l'artefact le plus sacré de tous, la mystérieuse Triforce. Seuls deux adolescents peuvent empêcher l'inévitable de se produire, Link, un jeune elfe vivant paisiblement dans la forêt Kokiri et Zelda, une jeune princesse résidant dans le château d'Hyrule. Un beau matin, une fée vient prévenir Link qu'il est convoqué par l'arbre séculaire. Après avoir acheté un bouclier et récupéré une épée, Link rencontre le vénérable arbre séculaire. Ce dernier lui demande d'abord de prouver sa valeur en terrassant l'arachnide qui a tissé sa toile dans les profondeurs de la forêt. Après que Link se soit acquitté de cette tâche avec courage, il l'envoie demander audience auprès de la princesse Zelda, afin de l'informer de la situation. La menace qui plane est représentée par Ganondorf, un puissant magicien à la recherche des Pierres Spirituelles et de l'Ocarina du Temps.
A l'époque, The Legend of Zelda: Ocarina of Time était considéré comme un véritable travail d'orfèvre, un diamant. Toutes les facettes du jeu avaient été polies afin d'atteindre un niveau de perfection exceptionnel. Tout d'abord, Link évoluait pour la première fois dans un univers entièrement tridimensionnel. Le maniement du héros était intuitif, le joueur arrivait rapidement à maîtriser la panoplie d'actions à sa disposition. Ainsi, Link pouvait marcher, courir, soulever des objets et les lancer, rouler, sauter, attaquer ses ennemis à l'aide de nombreuses armes et se protéger derrière son bouclier, nager, grimper et même monter à cheval. Cette diversité dans l'action rendait le jeu d'autant plus agréable que chaque manipulation était aisée. Sur 3DS, le jeu tire désormais profit de l'écran tactile et du gyroscope. L'écran tactile permet de réunir la majorité de l'interface du jeu et de dégage ainsi l'écran du haut. Il permet notamment d'accéder à quelques items rapidement, de gérer notre inventaire, de demander conseil à la fée Navi et de consulter les très pratiques cartes, mais dans les donjons uniquement. En effet, lorsque le joueur se trouve en-dehors des donjons, l'écran du bas affiche la mappemonde, qui se révèle très peu utile. La mini-carte, présente sur l'écran du haut, aurait été nettement plus utile. En ce qui concerne le gyroscope, il peut être utilisé pour observer librement les environs ou pour viser avec différents items, mais plusieurs préféreront quand même le pavé circulaire.
Les donjons à explorer représentent toujours de véritables bijoux d'inventivité. Comme les conversations se limitent au strict minimum et que le jeu ne vous guide pas constamment, comme c'est le cas de bien des jeux aujourd'hui, les développeurs ont intégré un système d'aide moderne et bien pensé, qui devrait vous aider à venir à bout des énigmes les plus coriaces. Le scénario est d'ailleurs ponctué de rebondissements ingénieux, on retrouvera même Link sept ans plus tard dans le monde d'Hyrule, complètement métamorphosé. Link devra aussi apprendre à jouer quelques airs dans l'ocarina qu'il recevra en cadeau de la princesse Zelda. Ainsi, en jouant une mélodie à un certain endroit, un passage secret se dévoilera. Il est d'ailleurs très intéressant d'accéder à l'ocarina et aux airs connus sur l'écran tactile. Techniquement, les graphismes sont très jolis, surtout si l'on considère que tous les personnages et ennemis ont bénéficié d'une modélisation plus élaborée et que les textures environnementales ont été améliorées. La palette de couleur utilisée est aussi plus vibrante. Le jeu est également beaucoup plus fluide que son prédécesseur. Certes, le monde d'Hyrule n'est pas aussi vivant dans Ocarina of Time que dans Twilight Princess, mais il fourmille de détails. L'effet 3D est sympathique et aide quelque peu à mieux juger de nos sauts. Il est toutefois plus intéressant durant les cinématiques. La musique de Koji Kondo est toujours aussi inoubliable.
Même si Nintendo a déployé des efforts notables pour moderniser son chef d'œuvre le plus adulé, le jeu contient quelques vilains défauts. Le système de caméra, qui à l'époque était un pas en avant, accuse sérieusement son âge. Comme il n'est pas possible de déplacer la caméra en marchant, on a d'autre choix que de laisser le jeu corriger la rotation de celle-ci au fur et à mesure, une tâche qu'il a de la difficulté à accomplir avec brio. La caméra se coince très souvent au moindre obstacle et n'hésite pas à nous montrer ce qui se trouve de l'autre côté d'un mur, brisant ainsi le sentiment d'immersion. Autre point négatif, le mode Master Quest, qui propose une version alternative du jeu et des donjons plus difficiles, n'est accessible qu'une fois le jeu complété. Comme plusieurs adeptes de Ocarina of Time risquent de se procurer cette édition, la moindre des choses aurait été de rendre disponible ce mode dès le départ. Le système de sauvegarde est toujours aussi peu permissif, car si vous quittez la partie, vous reviendrez au début d'un donjon ou à votre demeure de la forêt Kokiri. Et comme il ne sauvegarde pas non plus automatiquement votre progression, vous devrez sauvegarder souvent, sinon une simple panne de courant pourrait vous coûter cher.
The Legend of Zelda: Ocarina of Time 3D est certainement un incontournable du 3DS, qui devrait vous garder occupé une bonne partie de l'été. C'est toutefois un jeu d'une autre époque, qui comporte certaines nuisances que Nintendo aurait pu adresser. Bien que le jeu offre les modes Master Quest et Boss Challenge, il aurait été intéressant qu'il offre plus de contenu (ex.: Majora's Mask ou les premières aventures de Link), afin de célébrer de manière plus grandiose le 25e anniversaire de la franchise.
Jeu disponible en français (textes à l'écran seulement)
Une critique de François Taddei
Système: 3DS
Éditeur: Nintendo
Développeur: Nintendo
Lien: Site Web
par François Taddei
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