Note de JOUEZ.com: 3.5 étoiles
Système: PSP
Éditeur: LucasArts
Développeur: Rebellion
Lien: Site Web officiel
Présenté à coup de présence de Chewbacca et de PSP à ses propres couleurs lors du dernier E3, Star Wars Battlefront: Renegade Squadron semblait déterminant pour la librairie PSP. Sony, incapable d'imposer sa PSP avec ses propres titres, semble maintenant miser sur des développeurs tiers. Il reste à voir s'ils ont misé sur une excellente expérience portable ou une énième exploitation de la franchise Star Wars.
En tant que titre exclusif, Star Wars Battlefront: Renegade Squadron possède un excellent pedigree. Le titre est d'abord basé sur l'une des plus grandes franchises dans l'industrie du divertissement, mais est aussi le nouvel opus de la plus lucrative série de jeux Star Wars. Dans la série Battlefront, le joueur incarne un combattant qui doit prendre part à d'immenses et épiques batailles où la victoire s'obtient par un bon travail d'équipe, une habile utilisation des armes et véhicules, ainsi qu'un soupçon de stratégies. Bien entendu, la série mise sur l'aspect multijoueur en ligne à l'image de jeux comme ceux de la série Battlefield. Il n'en faut pas plus pour comprendre en quoi l'ambition de faire fonctionner un jeu avec de gigantesques environnements, des véhicules, ainsi qu'une emphase sur le multijoueur est considérable pour une console comme la PSP.
Première différence notable: Renegade Squadron passe à une perspective à la troisième personne et intègre un système de verrouillage de cible pour faire face aux rigueurs du jeu portable. En début de partie, le joueur doit éditer son personnage visuellement et sélectionner son équipement. Via un budget de crédits, le joueur doit d'abord acheter des armes qui vont du classique blaster au très vidéoludique fusil à congélation. À titre de complément, le joueur peut acquérir des items comme des droïdes de reconnaissance ou des amplificateurs d'habiletés. Il y a trois principaux types d'affrontement: Capture du Drapeau, Conquête et Assaut. Le premier mode offre une variante intéressante, où des coéquipiers doivent abattre le héro du clan adverse pour obtenir son drapeau. Malgré un nombre minimaliste de modes, les possibilités que ceux-ci offrent sont décuplées par les cartes, véhicules et différentes conditions de victoire. D'abord, une vingtaine de cartes revisitent des champs de bataille classiques comme Hoth, Naboo ou Endor. Celles-ci s'avèrent efficaces en étant un avisé mélange de matériel source et de conception de niveau hautement fonctionnelle. Les véhicules, dont les classiques AT-AT, AT-ST et Speeder Bike, offrent aux joueurs des choix intéressants tout en soutenant le caractère frénétique des affrontements. En cas d'excellente performance, un joueur peut aussi incarner des héros comme Luke Skywalker, Darth Vader ou Bobba Fett. Ceux-ci sont dotés d'attaques dévastatrices et d'une endurance supérieure, mais ne peuvent éditer leur équipement et doivent tuer des ennemis à un rythme frénétique pour survivre.
La campagne solo comprend un ensemble de batailles prédéfinies ponctuées de cinématiques. Ces dernières agacent avec leur scénario banal, leurs qualités de production inégales et l'inévitable temps de chargement qu'elles nécessitent. Côté jouabilité, la campagne solo offre quelques variations d'objectifs par rapport au mode Conquête via des missions de sauvetage, d'escorte et de sabotage. Malheureusement, l'intelligence artificielle gâche un peu le tout en se contentant de se promener un peu n'importe où, tirer sur tout ce qui bouge et en ne protégeant pas les points de contrôle. Finalement, la campagne solo amène le joueur à prendre part à de maladroites batailles spatiales. Le joueur doit y piloter un chasseur et détruire des points critiques sur les bâtiments ennemis, mais aussi jongler avec des contrôles peu intuitifs tout en prenant part à des affrontements confus avec des vaisseaux ennemis. Histoire de se faire pardonner, le développeur offre un mode de pilotage automatique qui affecte sérieusement le sentiment d'avoir un contrôle sur l'action. Le mode Action Instantanée, moins contraignant, offre d'éditer une liste de batailles en sélectionnant cartes, factions, types de jeu et conditions de victoire. Le mode en ligne offre, quant à lui, une expérience similaire en donnant accès à un nombre considérable de joueurs pour un jeu portable et cela, sans latence pendant les parties. Toutefois, quelques ajouts comme des filtres lors de la sélection de parties et des outils pour communiquer avec ses coéquipiers auraient renforcé l'offre de manière considérable.
Les qualités de production visuelles sont moyennes, mais acceptables compte tenu des contraintes que l'affichage d'environnement étendu amène. Cependant, il n'est pas rare de piloter un véhicule et de ne pas voir une dizaine de mètres devant soi, puisque la console peine à générer l'environnement visuel. Fidèle aux standards de la franchise, l'expérience auditive est d'excellente qualité en puisant dans les archives sonores des films, ainsi que dans les pièces de John William. Malheureusement, ce bon travail est ruiné par de fréquentes coupures sonores qui exposent une PSP à bout de souffle. Sans aucun doute, Renegade Squadron offre une expérience de jeu portable satisfaisante et est doté d'une excellente durée de vie si l'on sait trier parmi les modes de jeu. Les excellentes ventes du jeu amèneront probablement une suite. Il restera à voir si, cette fois-ci, Rebellion investira davantage dans la jouabilité pure, un perfectionnement des combats terrestres et, pourquoi pas, un progrès significatif du jeu portable en ligne.
Une critique de Patrick Thellend
par JOUEZ.com