Note de JOUEZ.com: 5 étoiles
Système: PlayStation 3
Éditeur: Konami
Développeur: Kojima Productions
Lien: Site Web officiel
Le parcours de deux légendes vidéoludiques, soit Solid Snake et Hideo Kojima, à bord de la célèbre franchise d'infiltration prend fin dans une oeuvre à la fois envoûtante et remarquablement exécutée.
À la conclusion de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, Snake et Otacon découvrait que l'incident de Shadow Moses, le vol du Metal Gear Ray et la construction du Big Shell n'était qu'un écran de fumée pour couvrir les sombres manipulations d'un groupe s'apparentant à la société secrète des Illuminati, à savoir les Patriotes. Cinq années plus tard, le monde a bien changé: un interventionnisme occidental agressifs est maintenant de mise, créant ainsi une importante demande pour les sociétés militaires privées. Ces mêmes sociétés se révèlent rapidement comme étant sous le contrôle d'un seul et unique homme: Liquid Ocelot. Ce dernier se prépare à tenter le tout pour le tout pour renverser les Patriotes et plonger l'humanité dans de constants conflits armés. Dès lors, un vieillissant et tourmenté Solid Snake est appelé au devoir pour une ultime mission: Assassiner Liquid Ocelot.
Dès les premières escarmouches, les vétérans comme les nouveaux venus apprécieront l'accessibilité améliorée de Metal Gear Solid 4. Les mécaniques d'action se réfèrent à Resident Evil 4 et Gears of War avec des modes de tir à la 1ère ou 3ème personne (avec une vue au-dessus à l'épaule lorsqu'une arme est dégainée) ainsi que des actions contextuelles communiquée par l'interface. Le bouton triangle, par exemple, permet à Snake d'effectuer une pléiade d'actions (s'appuyer sur un mur, fouiller un garde, amorcer un interrupteur, etc.) selon l'élément interactif auquel il fait face. Solid Snake est aussi entouré d'un subtil cercle de perception qui permet, à l'instar d'un radar, de percevoir la proximité d'un danger. La caméra, basée sur le système de Metal Gear Solid 3: Subsistance, est désormais en troisième personne et orientable via le stick analogique droit. Celle-ci augmente les qualités immersives des environnements tout en permettant une plus grande variété de séquences d'action. Les mécaniques de camouflage de MGS3 reviennent sous une forme plus accessible avec l'OctoCamo. Cette combinaison permet à Snake d'automatiquement se fondre à l'environnement en adoptant l'apparence des surfaces qu'il touche. Visuellement impressionnant, cet outil facilite et favorise le déroulement de captivantes séquences d'infiltration.
Réputée comme étant linéaire, la série Metal Gear Solid fait peau neuve en adoptant des environnements dotés de multiples chemins. À titre d'exemple, Snake peut infiltrer un champ de bataille urbain en tirant profit des différentes sections d'un quartier (maisons, toits, ruelles, etc.) au lieu d'être confiné à une seule rue. De plus, l'enchaînement des tâches est désormais à la guise du joueur: Si une fusillade éclate entre deux escouades militaires, Snake peut supporter un clan comme l'autre ou tout simplement tirer profit du chaos pour progresser à travers sa mission avec plus d'aisance. L'approche même des tâches est beaucoup plus flexible en permettant au joueur de faire un Rambo de lui-même ou, à l'opposé, être un indétectable assassin. La gestion des armes est tout aussi malléable en permettant de débloquer une pléiade d'armes et d'ensuite les modifier avec plusieurs composant (poignées, silencieux, lunettes, etc.) aux effets notables. Ainsi, plusieurs parties complétées seront nécessaires pour pleinement apprécier l'univers de possibilités qu'est Metal Gear Solid 4.
Fidèle à ses prédécesseurs, Metal Gear Solid 4 est doté de qualités de production exemplaires. La facture visuelle du titre est tout simplement renversante par son haut niveau de détails, ses subtiles imperfections et sa capacité à aisément communiquer atmosphère et personnalité. Contrairement à d'autres titres tapissés des derniers effets graphiques, Metal Gear Solid 4 en fait un usage réfléchi qui s'avère impératif à l'atteinte de ses visées narratives ou communicationnelles. Les coups de feu, les grognements de Snake ou hymnes épiques n'auront jamais si bien sonnés grâce à une excellente réalisation sonore. Toutefois, l'utilisation de tout ce contenu a un prix: Les chargements sont fréquents et une période d'installation est nécessaire à chaque début d'acte. En conclusion, Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots perfectionne une recette éprouvée, l'ouvre à un plus grand public et redéfinit les standards d'un médium. Décrié par certains, le très omniprésent et complexe scénario réussi tout de même à combler les fanatiques en offrant une satisfaisante conclusion à la saga. Ceux-ci se régaleront du retour de nombreux personnages, des clins d'oeil aux précédents jeux et des nombreuses tournures scénaristiques.
Des remerciements et félicitations à Solid Snake et Hideo Kojima sont de mise pour ces 20 ans de divertissement, d'émerveillement et de travail acharné à étendre le potentiel du médium vidéoludique. Ce dernier opus est une véritable lettre d'amour aux fans de la série, qui l'apprécieront à sa juste mesure. Le volet en ligne de ce jeu, Metal Gear Online, sera abordé dans un prochain test la semaine prochaine.
Jeu disponible en français (textes seulement).
Une critique de Patrick Thellend
par JOUEZ.com