Note de JOUEZ.com: 3,5 étoiles
Système: Xbox 360, PS3
Éditeur: Electronic Arts
Développeur: DICE
Lien: Site Web officiel
Dans cette adaptation de la célèbre franchise Battlefield, EA DICE tente une approche différente. Battlefield: Bad Company intègre plusieurs éléments nouveaux qui rompent avec le reste de la série. Un nouveau moteur construit spécialement pour ce chapitre, nommé Frostbite, permet d'évoluer sur un champ de bataille ouvert et fortement destructible.
Si Battlefield sur PC est reconnu pour son aspect uniquement multijoueur, Bad Company intègre un scénario. Le joueur incarne Preston Marlowe, un soldat américain récemment transféré pour grave indiscipline. Le bataillon nommé B Company est l'endroit où sont envoyés tous ceux qui ont commis une faute irréparable et qui, plutôt que de faire face à la cour martiale, sont envoyés au premier rang lors des combats. Accompagné de ses quatre nouveaux frères d'armes, Preston se retrouve au milieu d'un conflit fictif en Europe, où s'affrontent l'armée américaine, les inévitables russes ainsi qu'une redoutable organisation mercenaire. Au milieu de ce champ de bataille le petit groupe découvre des lingots d'or et décide de commencer une chasse aux trésors. Dans le but de se démarquer des autres jeux du genre, Bad Company utilise l'humour pour donner une teinte différente à leur histoire. L'idée est bonne, mais la réalisation est plutôt décevante. Sans réussir à être vraiment drôle, les quatre acolytes deviennent presque pénibles au bout de quelques heures de jeu. De plus, il est un peu difficile de s'imaginer sur un champ de bataille quand les autres soldats semblent tout prendre à la légère.
L'environnement est beau graphiquement, mais devient vite redondant puisque l'action se déroule principalement sur le même type de terrain, c'est-à -dire à la campagne ou dans de petits villages européens. Une des caractéristiques spécialement développée pour le jeu est celle de la destruction. Les murs des édifices sont destructibles et donnent un bon réalisme pour ce qui est de l'explosion, de la retombée des débris et des nuages de poussière que cela crée. Cette innovation permet de mettre en scène une ambiance réaliste en ce qui a trait à la visibilité sur le champ de bataille et sur la fragilité de la couverture que l'on peut utiliser. L'univers ouvert n'est pas si vaste qu'espéré mais il permet d'élaborer plusieurs stratégies pour approcher l'ennemi. Un point fort du jeu est l'utilisation de véhicules comme des tanks et hélicoptères. Leurs contrôles sont très bien répartis sur la manette de jeu, ce qui permet facilement de tirer des munitions et de conduire en même temps sans être désagréable. Il est aussi possible d'avoir une vue de l'intérieur de tous les véhicules, ce qui est plutôt rare dans ce type de jeu qui n'offre souvent qu'une vue à la troisième personne, lorsque des véhicules sont disponibles. Les armes sont variées et chacune d'elles ont des caractéristiques spéciales.
Lors des missions, le joueur atteint des points de sauvegarde d'où il sera automatiquement ressuscité s'il meure. Une chose un peu étrange, c'est que la partie reste au même point où elle en était. Comme dans le mode multijoueur, lorsque le soldat meurt, il réapparaît à quelques mètres du combat et s'empresse d'y retourner. Cela donne lieu à des situations parfois désagréables, notamment lorsque le point de sauvegarde est placé trop loin d'une zone difficile à attaquer et qui demande 2 ou 3 minutes de marche pour s'y rendre. Pour donner un exemple plus personnel de ce que peut provoquer ce système, un hélicoptère était posté au dessus d'une colline où je devais me rendre. N'étant pas équipé pour le détruire, l'hélicoptère n'a pas eu de misère à m'abattre. Je suis donc réapparu à mon point de sauvegarde. Les véhicules ayant souvent tendance à focaliser sur le joueur principal plutôt que sur l'équipe au complet, c'est là que la situation s'est compliquée. En effet, l'hélicoptère n'a pas eu trop de misère à aller m'attaquer sur mon point de régénération. Il m'a fallu une bonne dizaine d'essais pour réussir à m'échapper et trouver quelque chose pour l'abattre. En plus d'être parfois une nuisance, le système de sauvegarde donne une drôle d'impression aux joueurs en détruisant l'immersion.
Un autre détail dérangeant repose sur l'intelligence artificielle des ennemis. Si dans les véhicules ils s'acharnent sur vous, sur terre ils répondent à la même logique. De plus, leurs tactiques de combat sont parfois étranges comme lorsqu'ils tentent désespérément de se cacher derrière une grille ou encore derrière un baril explosif. Les ennemis ne sont pas les seuls à éprouver des difficultés, les coéquipiers de Preston ne sont pas vraiment plus efficaces. Même s'ils sont trois soldats endurcis par des années de combat, ils semblent laisser tout reposer entre vos mains. Si le jeu avait offert un mode coopératif avec l'option de remplacer les autres personnages par de vrais joueurs, l'expérience aurait été tout autre et probablement grandement améliorée. Le mode multijoueur offre une expérience comme seul Battlefield sait le faire. Le mode Gold Rush (rué vers l'or) permet d'utiliser des véhicules terrestres et aériens pour essayer d'attaquer l'équipe ennemie. Le joueur peut choisir entre 7 classes de soldats ayant chacun des habilités spécifiques. Bien que le mode multijoueur soit vraiment prenant, il n'offre cependant qu'un seul mode de jeu. Si jamais le mode Gold Rush vous ennuie, il n'y a donc pas de façons de jouer autrement. Il n'y pas non plus de personnalisation de l'avatar ni des armes, une option très populaire dans les jeux de tir sur consoles. Ce qui est un peu étrange, c'est que le mode solo semble être une vaste préparation pour se familiariser au mode multijoueur. Un peu comme si le jeu repose surtout sur ce mode.
Battlefield: Bad Company offre une expérience différente des jeux du même genre. Toutefois, différent ne veut pas dire meilleur. Le mode solo laisse grandement à désirer, d'un il semble avoir été conçu uniquement pour habituer le joueur au mode multijoueur. Encore là , bien que le mode Gold Rush soit très divertissant, le manque d'alternative à ce type de mode est décevant. Toutefois, les bases sont en place pour une adaptation plus travaillée. Un meilleur scénario, une meilleure immersion du joueur et peut-être quelques modes de jeu supplémentaires seraient des améliorations considérables. Du nouveau contenu sera sans doute offert en téléchargement.
Jeu disponible en français (textes et voix).
Une critique de Thierry Allard
par JOUEZ.com