Note de JOUEZ.com: 4,5 étoiles
Système: PS3
Éditeur: Sony
Développeur: Sony
Lien: Site Web officiel
Si les jeux d'horreur récents vous déçoivent presque tous, hormis les Resident Evil et Silent Hill de ce monde, peut-être que Siren: Blood Curse vous permettra de vivre le même genre de sensations fortes.
Disponible en téléchargement sur le PSN au coût de 39,99$ (jeu complet) ou au coût de 14,99$ pour chacun des 3 épisodes comprenant 4 chapitres, le jeu vous emmène dans un petit village japonais où ont convergé plusieurs personnages, qui vivront tous une expérience cauchemardesque. Une équipe de télévision désirant tourner un documentaire, un jeune voyageur et un mystérieux docteur japonais se retrouvent ainsi confrontés à un village peuplé de monstres. Nommés dans le jeu "shibitos", ces monstres furent les habitants du village qui, selon toutes vraisemblances, aurait été frappé par une malédiction. Empruntant les caractéristiques des zombies, ils sont aussi voués à muter en plusieurs sortes de créatures de plus en plus grotesques. Chacun des personnages aura à survivre comme il se peut en se frayant un chemin à travers la ville fantôme et les très inquiétants shibitos. Le jeu évolue comme une télé-série, chaque épisode étant relié par des cinématiques et même des aperçus du prochain épisode. L'évolution du jeu est très intéressante, chacun des chapitres s'enchaînant à tous les 15-30 minutes. Bien que le jeu soit court dans l'ensemble, le joueur sera motivé à le terminer, la fin de chacun des épisodes offrant toujours un nouveau dénouement, une nouvelle intrigue. C'est une façon très intéressante de procéder, car en dynamisant la narration et en ne fatiguant pas trop le joueur avec des chapitres trop longs, Siren arrive à captiver le joueur beaucoup plus efficacement que d'autres titres du genre.
L'ambiance est elle aussi très immersive. Les premières minutes de jeu sont très déroutantes par la noirceur qui y règne. Cet effet est tout à fait voulu, car le joueur n'ayant pas à chercher beaucoup d'objets il n'est pas nécessaire qu'il puisse bien voir. L'obscurité crée un effet claustrophobique très réussi. Les graphiques, sans être des plus impressionnants sur PS3, restent très satisfaisants et offrent le niveau de détail nécessaire à une bonne expérience de jeu. L'ambiance à scier les nerfs qui règne dans Siren ne serait certainement pas complète sans la trame sonore remarquable qui hante les lieux visités. Ce mélange de bruits étranges, de musiques fantomatiques et de cris de shibitos est très bien balancé. Un bon équilibre est maintenu entre chacune des missions. C'est-à -dire que si un chapitre est particulièrement stressant, le suivant le sera probablement moins pour laisser le joueur s'en remettre un peu et pour maximiser l'effet d'un chapitre suivant encore plus stressant. Dans ces chapitres, un des personnages du jeu devra faire face à une situation donnée, dans laquelle il devra tenter de survivre. Pour se faire, une liste d'objectifs est mise à jour au fur et à mesure que le joueur progresse. Cette liste est très efficace et permet de ne pas trop se perdre, car avec la tension constante du jeu, il est facile d'être désorienté. Un système de marqueurs s'affiche directement sur une carte en 3D. Le jeu reste beaucoup plus une expérience de survie que de résolution de problèmes et c'est justement là un aspect encore plus convainquant. Les personnages ne font généralement rien qui n'est pas en lien direct avec leur survie, comme ramasser des tonnes d'objets inutiles.
Le contrôle des personnages est un peu coincé, semblable à celui de Resident Evil 4. Si certains peuvent être dérangés par ce type de contrôle, je ne crois pas que ce soit vraiment un défaut. Le personnage est obligé de garder une conduite plus réaliste. Le joueur ne peut donc pas exagérer la capacité des mouvements du personnage. Comme la caméra est derrière le joueur, il arrive parfois qu'elle ne soit pas très bien placée (ex.: dans des escaliers). Toutefois, le joueur peut s'accroupir et donc avoir un meilleur champ de vision ou même utiliser la fonction de vue à la première personne. Encore là , ces petites préparations ajoutent plus au stress qu'elles ne deviennent vraiment dérangeantes. Les personnages ont tous les mêmes types de contrôle de base. Frapper, s'accroupir, courir et actionner sont toujours sur les mêmes boutons et ne portent donc pas a confusion. L'usage de certains objets et la réalisation de certaines actions ont été ajoutés aux capacités des personnages. Ils peuvent poser des pièges, crier, utiliser leur lampe de poche, se cacher et surtout, ce que je ne me souviens pas d'avoir vu dans aucun jeu de survie et qui est pourtant si évident: retenir une porte pour ne pas laisser rentrer un monstre. Ainsi il est même possible d'enfermer des shibitos dans une pièce. A propos, il vaut mieux éviter les combats à mains nues contre les shibitos et privilégier l'usage d'armes comme des outils, un bout de tuyau ou même quelques armes à feu. Le joueur se retrouve bien souvent désarmé au début des chapitres et c'est en se cachant et en essayant de ne pas se faire voir qu'il devra se procurer n'importe quel moyen de défense. Lorsque armé, la balance penche beaucoup plus du côté du joueur, les shibitos s'effondrent relativement facilement sous les coups ou les balles. Il est même possible de faire une attaque spéciale avec chacune des 50 armes disponibles dans le jeu. C'est très satisfaisant surtout quand la première arme à été difficile à trouver. Les shibitos, même si faciles à abattre, ne sont pas mortels. Ils se remettront à leurs rondes après un certain temps.
Le point le plus différent du jeu est l'étrange capacité de partage de vision des personnages. Ce don leur permet d'infiltrer la vision des shibitos ou des autres humains se trouvant à proximité. Le joueur peut donc élaborer un plan d'actions basé sur ce qu'il a vu. Bien que le jeu possède quelques points négatifs, ils ne sont pas assez graves pour abaisser la note. Certains endroits sont réutilisés dans plusieurs chapitres. Le joueur qui meurt, après être passé dans un point de sauvegarde automatique plus avancé, peut se retrouver armé d'un fusil alors qu'il ne l'a jamais trouvé. Le jeu peut désorienté par sa noirceur et le stress occasionné par les créatures. Un conseil, ne pas paniquer et toujours consulter les objectifs sur la carte. La longueur du jeu est très décente, même s'il peut être complété plutôt rapidement. Heureusement, après la conclusion, vraiment surprenante et très originale, le jeu donne les pointages de chacun des chapitres avec des défis de temps, d'action, de discrétion, qui donnent le goût de les réussir. La rejouabilité est très bonne puisque chacun des chapitres une fois réussi devient accessible et parce que leur longueur ne découragent pas d'avance le joueur. En plus des 50 armes collectionnables, le jeu contient 50 archives qui, sans être utiles aux missions, permettent d'en savoir plus sur les personnages et l'histoire du jeu.
Pour finir, Siren: Blood Curse est une expérience très intéressante avec une ambiance solide, une narration immersive, des mécaniques de jeu simples et efficaces. Ceux qui cherchent à retrouver l'ambiance de jeux d'horreur classiques, mais revue et corrigée au goût du jour, ne doivent pas hésiter et se procurer ce jeu. Il s'agit d'un jeu d'horreur qui réussi tout à fait son but premier, celui de faire peur. Seul petit bémol, le jeu n'est disponible que sur le PSN et le téléchargement des épisodes est assez long.
Jeu disponible en anglais seulement
Une critique de Thierry Allard
par JOUEZ.com