Note de JOUEZ.com: 4 étoiles
Systèmes: PC, Xbox 360
Éditeur: Electronic Arts
Développeur: EA Games
Lien: Site Web officiel
Le simple fait d'évoquer le terme Red Alert ravivera une panoplie d'agréables souvenirs à l'esprit de ceux ayant débuté leur carrière de joueur à l'époque où la série était à son apogée. C'est donc huit années après la parution de Red Alert 2 que EA se décide à nous replonger en plein conflit Alliées-Soviétiques pour notre plus grand plaisir.
Tout comme les précédents opus, l'histoire de Red Alert 3 prend place dans un univers parallèle où la seconde Guerre mondiale n'a jamais eu lieu. Les Soviétiques ont acquis diverses technologies leur permettant d'affronter les forces alliées avec confiance. Cette fois par contre, une troisième faction fait son apparition : l'Empire du Soleil Levant a secrètement préparé ses troupes afin de frapper à la fois les Alliées et les Soviétiques au moment où ces derniers s'y attendaient le moins. Le joueur a donc la possibilité de participer à l'une ou l'autre des trois campagnes du jeu. Chacune d'entre elles présente les mêmes grandes lignes d'événements, mais adaptées au point de vue du clan sélectionné. Tout comme dans les précédents titres de la série, on a fait appel à de véritables acteurs pour incarner les différents personnages et cette fois on n'a pas lésiné sur les moyens. Le premier ministre soviétique est incarné par Tim Curry (Les Trois Mousquetaires), le président des États-Unis est joué par J.K. Simmons (Spider-Man) et l'empereur du Japon par George Takei (Star Trek). Malheureusement, malgré la présence d'acteurs de talent, le résultat final n'en est pas pour autant exceptionnel. Bien que certaines scènes soit tout à fait délicieuse (notamment celle mettant en scène Simmons), la plupart manquent littéralement de crédibilité, et la présence exagérée de plantureuses demoiselles, notamment Jenny McCarthy dans le rôle de Tanya, bien qu'agréable à l'œil masculin, n'aide en rien la cause.
Cependant, une fois dans l'action, on retrouve quelques items ayant fait les beaux jours de la série. Le Rideau de Fer (appareil rendant invincibles certaines unités pour un court laps de temps) et les Tours Tesla (tours défensives utilisant les arcs électriques contre les ennemis) sont de retour du côté des Soviétiques. La Chronosphère des Alliées est elle aussi disponible, cette fois sous forme miniature, puisque c'est l'agent spécial Tanya qui, sur le terrain, a le pouvoir de remonter le temps de quelques secondes afin de retourner où elle se trouvait un instant auparavant. La présence de l'Empire du Soleil Levant vient ajouter un peu de piquant à la sauce puisque c'est le clan qui apporte le plus grand bagage technologique à la série. D'ailleurs, plusieurs unités semblent tirées tout droit de la série Transformers. L'une des principales variations quant à la jouabilité vient du fait que la plupart des bâtiments peuvent dorénavant être construits sur l'eau. Ceci permet une expansion considérable du terrain en dépit d'un manque d'espace sur terre. De plus, on a simplifié la mécanique quant à la gestion des ressources. Il suffit de bâtir une raffinerie à proximité d'une mine afin d'en extraire son contenu. Une caractéristique des plus appréciée puisque la plupart du temps, on souhaite prend part à l'action rapidement et non pas se soucier de la gestion de nos ressources. Il est aussi bon de souligner la présence d'une section nommée "protocoles top secret". Il s'agit en fait d'une série d'actions bonus offertes au fur et à mesure que vous accumulez dse points de commandement. Ces derniers varient d'une faction à l'autre, allant du largage de satellite abandonné sur une cible, jusqu'à la congélation de troupes ennemies au sol. On regrettera cependant qu'il faille constamment recommencer à zéro l'accumulation de ces points entre chacune des missions.
La grande nouveauté vient toutefois du fait que chacune des missions offertes lors de la campagne solo a été conçue de sorte qu'elle puisse être jouée en coopération avec un ami. Si le joueur réalise seul la campagne, un co-commandant dirigé par l'ordinateur l'assistera. Il est alors possible de donner des ordres à cet allié afin de mieux diriger ses actions. Heureusement, l'interaction avec celui-ci est limitée et ne consiste qu'en quelques ordres généraux afin d'aiguiller l'IA. Le résultat est très réussi puisqu'en général le co-commandant est d'une aide précieuse, et ce, sans demander une grande attention. Que ce soit à l'aide de l'ordinateur ou d'un ami, les ressources sont partagées entre les joueurs, ce qui renforce l'aspect coopératif de la partie. Bien entendu, pour plus de plaisir, il est préférable de combattre aux côtés d'une personne en chair et en os. C'est pourquoi un système intégré de mise en contact fait partie du jeu. Malheureusement, ce dernier est loin d'être parfait. En effet, au moment de démarrer une mission le joueur peut demander un match en coop avec quiconque actuellement connecté aux serveurs du jeu. Cela nous amène dans un lobby où il faut sélectionner un joueur puis l'inviter à joindre notre partie. Il faut donc attendre que le joueur réponde à notre demande avant que la partie ne débute. Ainsi, il arrive que plusieurs tentatives soient nécessaires avant de tomber sur un joueur désirant rejoindre notre campagne. Espérons que ce système soit revu rapidement afin de faciliter et d'accélérer le processus.
Il est rare qu'on prenne le temps de souligner le travail fait du côté de la trame sonore, mais cette fois cela en vaut le détour puisque celle-ci est tout à fait remarquable. En effet, Frank Klepacki est de retour avec trois compositions originales, dont Hell March 3, une variation du célèbre thème de la série. Le reste de la trame sonore a été réalisé par James Hannigan et Timothy M. Wynn. On retrouve des thèmes et une couleur propre à chaque faction. Le style passe du classique au métal en passant par le rock industriel et le tout se colle parfaitement à l'intensité de l'action. Red Alert 3 utilise une version modifiée de l'engin graphique au cœur de Command & Conquer 3, ce qui donne en général un excellent résultat. On soulignera le travail quant à la modélisation de l'eau qui est impeccable, notamment le fait de voir le fond des océans, ce qui laisse entrevoir les unités sous-marines ou même les carcasses de bâtiments ayant été coulés. Le seul reproche pouvant être adressé au rendu graphique du jeu est sans doute le peu de détails accordé aux unités, spécialement à celles d'infanterie qui présentent des airs très grossiers. Toutefois, cela permet d'avoir à l'écran plusieurs centaines d'unités sans ralentissement notable.
Bref, hormis le nouveau mode de jeu permettant de compléter la campagne en mode coopératif, c'est la même bonne vieille recette de jeu de stratégie temps réel qui nous est proposée. L'inclusion d'une nouvelle faction est la bienvenue, cela permet d'amener une bonne quantité de nouvelles unités et permet quelques chassés-croisés intéressants entre les groupes en présence. Malheureusement, Red Alert 3 ne passera pas à l'histoire comme les précédentes éditions. On s'en souviendra comme d'un jeu de stratégie en temps réel bien exécuté, mais sans réel éclat.
Jeu disponible en français (textes à l'écran et voix parlées)
Une critique de Frédéric Dubois
par JOUEZ.com