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Revivez la France sous l'Occupation allemande et donnez un coup pouce à la résistance française en incarnant un saboteur bien particulier.
Inspiré de la vie d'un espion de la Direction des Opérations Spéciales, William Charles Frederick Grover-Williams, The Saboteur nous ramène au beau milieu de la France occupée durant la Deuxième Guerre mondiale. Comme son nom l'indique, le jeu nous propose d'incarner un expert du sabotage, un dénommé Sean Devlin. Professionnel de course automobile, Sean est un irlandais téméraire et amateur de whisky qui se retrouve impliqué, par la force des choses, dans la résistance française. Amateurs d'Histoire, il faudra faire preuve d'indulgence car de nombreux anachronismes sont présents dans le jeu. Un choix certainement motivé pour simplifier celui-ci. Contrairement à d'autres jeux se déroulant en pleine guerre mondiale, les motivations du protagoniste sont plus subtiles que le simple fait de livrer bataille aux méchants nazis. C'est lors d'une compétition de course automobile se déroulant en France que Sean se fait voler la première place par une tricherie d'un célèbre coureur Allemand, un dénommé Diecker. Ne se laissant pas si facilement impressionner, Sean et son ami de longue date décident de rendre la monnaie de sa pièce à l'Allemand en tentant de lui dérober son véhicule. Les choses vont malheureusement mal tourner pour Sean, puisque le coureur allemand est un haut placé dans l'armée Nazie, qui croit dur comme fer être aux prises avec deux espions britanniques. Après s'être évadé, Sean décidera de s'en prendre lui-même aux soldats allemands, histoire de mettre la main au collet de Diecker. Partageant des objectifs similaires, Sean agira de concert avec la résistance française qui s'organise.
Pour parvenir à ses fins, Sean fera preuve parfois de subtilité, en se faufilant sur les toits parisiens et en éliminant des adversaires en catimini et à d'autres moments il aura recours à la force brute, usant d'un éventail d'armes à feu. De prime abord, on pourrait noter la grande ressemblance avec des titres comme Grand Theft Auto. Le joueur déambule dans un monde ouvert, peut utiliser presque tous les véhicules qui se trouvent sur la route et est relativement libre d'agir. Le jeu offre diverse zones à explorer, passant de la campagne à la ville, avec de nombreux secrets dissimulés et des équipements nazis à saboter. Ce qui le distingue toutefois c'est l'ambiance et l'oppression des nazis dans la Ville Lumière. À chaque coin de rue peuvent se trouver des soldats allemands. Pour rivaliser avec la puissante armée allemande, Sean devra passer par le marché noir pour mettre la main sur des armes. Pour cela, il devra accumuler de la contrebande, acquise lorsqu'il détruit des véhicules et équipements nazis. Évidemment, faire exploser un mirador ou un char d'assaut en pleine rue risque fortement d'attirer l'attention des miliciens. D'ailleurs, bien qu'il puisse se promener librement dans les rues de Paris, lorsque Sean agit de façon suspecte et qu'il est vu par un soldat Nazi, une jauge de paranoïa indique à quel point ses ennemis le croient membre de la résistance et deviennent ainsi hostiles. Il faudra être vigilant à la paranoïa ennemie, surtout lorsqu'un agent de la gestapo, police secrète nazi, rôde dans les parages. Fort intéressant et surtout amusant, ce concept aurait pu être amené plus loin, l'intelligence artificielle arrivant à être assez crédible, mais sans plus. Il est relativement facile d'éviter d'être repéré par les ennemis, puisque la jauge se remplit seulement lors de gestes extravagants. Pour ce qui est de l'action, le jeu en déborde. Les échanges de tirs avec les ennemis sont très bien réussis, les contrôles et les angles de caméra étant efficaces. Le jeu nous transporte parfois dans des zones plus fermées, où les affrontements prennent des dimensions extraordinaires.
Ce que l'on remarque très tôt au cours de la partie, c'est le visuel qui se marie au jeu. Les quartiers contrôlés par les ennemis sont monochromes, laissant de la couleur uniquement sur les étendards nazis et la Croix de Lorraine, symbole de la résistance. De plus, les adversaires sont auréolés d'une faible lueur rouge, permettant ainsi de distinguer facilement les cibles, utile lorsqu'on doit agir rapidement. Magnifique et surtout très efficace, ce choix artistique donne tout le charme au jeu. Au fur et à mesure que Sean obtiendra la confiance de la Résistance, les quartiers regagneront leur couleur, signifiant ainsi à Sean qu'il a l'appui des Français. Fuir et trouver des planques sera grandement facilité dans ces zones et il pourra faire appel à des combattants pour l'appuyer lors d'affrontement avec les nazis. Toutefois, si trop de civils sont blessés ou tués par Sean, la résistance retourna ses armes contre lui. Les missions, assez nombreuses, offrent un niveau de difficulté plutôt inégale, que ce soit celles principales ou secondaires, mais en général, elles offrent un bon défi. Notons au passage que la traduction est étonnamment bonne. Les voix sont crédibles, conférant une valeur ajoutée au scénario.
Bien qu'on puisse y voir de nombreux parallèles avec des jeux très populaires et qu'il se déroule en pleine Deuxième Guerre mondiale, un sujet fort utilisé dans le monde du jeu vidéo, The Saboteur arrive à faire sa place en proposant des innovations et un scénario intéressant. L'ambiance qui se dégage du jeu n'a pas son pareil. S'adressant à un auditoire adulte, le jeu saura clairement plaire aux adeptes du genre action et aventure pour autant qu'ils soient indulgents face à une intelligence artificielle quelque peu défaillante et qu'ils ne soient pas trop pointilleux sur les détails historiques.
Jeu disponible en français (textes à l'écran et voix parlées)
Une critique de Mathieu Mercier
Systèmes: PC, Xbox 360, PS3
Éditeur: Electronic Arts
Développeur: Pandemic
Lien: Site Web officiel
par JOUEZ.com
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