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Le studio anglais Introversion Software nous propose un voyage au sein d'une civilisation numérique. Cette nouvelle édition du jeu survivra-t-il à la théorie de l'évolution?
Darwinia est un univers virtuel où vivent et évoluent de petits êtres verts dotés d'une intelligence artificielle, à savoir les Darwiniens. Fondé par le docteur Sepulveda, cet écosystème électronique se veut un immense réseau permettant l'étude d'une forme de vie dans un monde numérique. Dernièrement, un virus sournois s'est attaqué aux travaux du chercheur et menace de corrompre l'entièreté des données accumulées et les recherches effectuées par le docteur Sepulveda. L'aide du joueur arrive donc à un moment crucial, car il aura comme mandat de secourir les Darwiniens en détresse. Ce qui n'était qu'une simple visite du monde de Darwinia se transforme en affrontement contre un virus envahissant. Le docteur donnera accès à son vaste programme de combat, qui n'était au départ qu'un mini-jeu dans l'univers de Darwinia. Armé de ce programme, le joueur sera amené à naviguer et libérer les différentes zones corrompues. Tout au long de son périple, le joueur sera supporté par le docteur Sepulveda, qui lui fournira des mises à jour de certains programmes ainsi que plusieurs objectifs menant à éradiquer le virus.
L'action se déroule sous forme de jeu de stratégie en temps réel. Vu de haut, le joueur dirige les unités à l'intérieur d'une zone délimitée. Ces unités sont peu nombreuses, contrairement aux jeux du genre. On y retrouve une escouade de combat, des ingénieurs qui peuvent interagir avec les "bâtiments" et récolter les âmes numériques des unités ou ennemis morts, puis enfin les Darwiniens, des ouvriers qui ne répondent qu'aux ordres des officiers. En effet, à la différence des escouades et des ingénieurs, les Darwiniens ne sont pas directement contrôlables. Le joueur doit promouvoir un des leurs en officier, devenant ainsi un porte-étendard fixe indiquant la direction à prendre à ses confrères. De leur côté, les ingénieurs agissent généralement automatiquement, récoltant les âmes des ennemis vaincus à proximité d'eux pour ensuite les rapporter à un bâtiment qui en fait de nouveaux Darwiniens. Finalement, l'escouade qui est généralement contrôlée directement par le joueur sert de protecteur. Ils sont munis de fusils laser et sont craints par les virus. Le joueur peut les déplacer à l'aide du stick analogique gauche, tandis que celui de droite sert à tirer dans la direction désirée. Malgré le peu d'unité offert au joueur, elles peuvent évoluer amenant ainsi de nouveaux éléments de jeu. Étonnamment, le mariage de ces trois unités contre les différents types de virus fournit une cohérence et un tout très amusant. Il faut toutefois donner la chance au jeu, car les premières minutes de jeu peuvent être rébarbatives. La prise en main est plutôt complexe, la version évaluée étant une adaptation sur console du jeu original sur PC. Transposer le duo clavier et souris sous forme de manette relève encore du défi. Comme le rythme du jeu est plutôt lent, surtout dans les premiers niveaux, déplacer les escouades manuellement est fastidieux, mieux vaut leur donner l'ordre de se rendre à un point donné et vaquer à d'autres occupations lors de leurs déplacements.
Darwinia+ inclut Multiwinia, qui se veut une version multijoueur du jeu où il est possible d'affronter d'autres joueurs en ligne. Dans cette version, la civilisation numérique du docteur Sepulveda s'est scindée et plusieurs types de Darwniens s'affrontent dans une guerre sans merci. L'ensemble reste assez fidèle à la campagne solo de Darwinia mais quelques règles s'adaptent afin de satisfaire le jeu en ligne. Des bonus et améliorations tombent du ciel, donnant accès à divers types d'attaques spéciales pouvant changer le cours d'une partie. Il est aussi possible de contrôler des tourelles de défense pour mettre un frein à la menace des Darwiniens envahisseurs. Les objectifs se résument à contrôler un maximum de zones dans un temps donné. D'autres modes de jeu exigent de capturer une statue et de la ramener à sa base ou encore de défendre une arme nucléaire, tandis que l'autre joueur cherche à mettre le grappin sur l'objet de convoitise. Ce qui marque, à première vue, c'est l'esthétisme du jeu. Inspiré des années 80, l'ambiance sonore et visuelle prend racine dans la vision de l'informatique de l'époque. Un amalgame de polygones assemblés donnent des montagnes, des serpents, de l'eau, avec un peu d'imagination, bien sûr! Les unités blessées se mettent à clignoter, simulant les erreurs techniques involontaires que l'on pouvait retrouver dans certains jeux auparavant. Le bruitage, quant à lui, fait appel aux limites d'antan, avec des sons stridents et numériques tout droit sortis des films de sciences-fiction d'une autre époque. À la longue, les sons peuvent être véritablement agaçants. Toutefois, ils ont le mérite d'être fidèles à l'ambiance qui se dégage du jeu.
Darwinia+ offre deux jeux en un, qui apportent un vent de fraîcheur et d'audace. Entaché par une prise en main difficile, il ne faut un peu de temps pour pleinement apprécier toute l'originalité et le plaisir qui se dégage du jeu. Il plaira certainement aux moins jeunes qui y verront un véritable hommage aux jeux vidéo "rétro" tout en insufflant une profondeur très actuelle. Innovateur, original, on ne peut que s'incliner devant l'adaptabilité dont fait preuve le jeu, prouvant ainsi qu'il devrait sans aucun doute survivre à la théorie de l'évolution.
Jeu disponible en français (textes à l'écran seulement)
Une critique de Mathieu Mercier
Système: XBLA (1200 points)
Éditeur: Introversion Software
Développeur: Introversion Software
Lien: Site Web officiel
par JOUEZ.com
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