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Si vous pensez qu'une ambiance mélodramatique est nécessaire pour combattre les forces du mal, c'est que vous n'avez pas rencontré Deathspank.
Ron Gilbert s'est fait connaître avec The Secret of Monkey Island, un jeu d'aventure qui est rapidement devenu un classique grâce à des personnages colorés et un univers rempli de gags. Le créateur injecte cette fois-ci son humour iconoclaste dans un « hack'n'slash » typique pour créer Deathspank, un héros improbable prêt à mettre son épée au service d'à peu près n'importe quelle cause pour augmenter sa notoriété. Vous accompagnerez le sauveur stupide et vaniteux dans sa quête pour trouver un artefact magique (appelé tout bonnement « l'artefact »), et laisserez dans votre sillage des amas de cadavres, en affrontant des armées de gnomes enragés, de poulets stupides ou de Dyclopes (des cyclopes munis de deux yeux). Si la trame principale n'est qu'un prétexte à l'action, l'écriture est savoureuse, et l'humour se révèle autant dans les dialogues, les quêtes et les ennemis que dans les objets de votre inventaire : en plus des traditionnelles potions de vie, vous pouvez régénérer votre santé en mangeant de la pizza ou en buvant de la racinette.
Deathspank est en quelque sorte un hommage comique à Diablo. On explore des régions remplies de monstres loufoques qu'il faut tuer, on accepte des quêtes rarement nobles, on monte de niveau, on affronte de nouvelles vagues de créatures délirantes, on trouve de meilleures armes et armures, puis on recommence à nouveau. Il vous faudra une quinzaine d'heures pour compléter la campagne, avec ses nombreuses quêtes secondaires. Il est possible d'assigner quatre armes de son choix aux boutons de la manette, et quatre items différents sur le pavé directionnel. Le combat est satisfaisant, quoique répétitif, et malgré l'enrobage humoristique, on retrouve un bon niveau de défi et des mécaniques solides. Les aspects jeux de rôle ont été simplifiés. Par exemple, lorsque votre héros monte de niveau, les points d'expérience sont distribués automatiquement, et vous ne choisissez qu'une carte d'attribut, qui vous donne un pourcentage de vitesse, de défense ou de dommage supplémentaire. Seulement 6 catégories de cartes sont disponibles, avec des attributs de plus en plus puissants. Même chose du côté de l'inventaire, qui offre l'option de porter automatiquement les meilleures pièces d'armures récoltées en chemin. Vous devrez tout de même équiper vos armes selon vos préférences.
Alors que plusieurs quêtes ne constituent souvent qu'une simple course du point A au point B, leur contexte est largement hilarant. Vous devrez par exemple sauver des orphelins afin d'aider à la réélection du maire d'un petit village, ramasser de la crotte de démon, trouver un déguisement à un farfadet dont la tête est mise à mort, etc. Vous aurez envie d'essayer toutes les options de dialogue à chaque rencontre, afin de savourer les nombreuses blagues et clins d'œil à la culture populaire qu'on retrouve à chaque tirade. Une partie puzzle s'ajoute à l'ensemble, où il vous faudra parfois combiner deux objets pour avancer une quête. Visuellement, l'univers de Deathspank est unique et coloré, évoquant un dessin animé interactif avec des environnements très stylisés. Soulignons le travail impeccable des comédiens, nécessaire en comédie, ainsi que la musique, qui appuie bien le côté déjanté du jeu sans jamais devenir agressante.
Un deuxième joueur peut joindre l'action en tout temps sur la même console, et incarner le sorcier Sparkles. Malheureusement, le second personnage ne dispose que de peu d'indépendance, ne possédant pas son propre inventaire et allant jusqu'à partager la même barre de vie que le personnage principal. Malgré son côté incomplet, l'ajout d'un mode coopératif est bienvenu, vu le nombre d'ennemis présents à l'écran simultanément et les habiletés de guérison du sorcier. On se demande tout de même pourquoi les développeurs n'ont pas intégré la possibilité de jouer en mode coopératif avec une seconde personne en ligne, ce qui aurait ajouté énormément à l'expérience. Malgré tout, il est agréable de partager l'aventure avec une autre personne sur le même sofa, ce que peu de titres permettent aujourd'hui. Si vous aimez les jeux qui ne se prennent pas au sérieux, vous risquez de rire à plusieurs reprises avec Deathspank, un héros qui transforme le combat contre le Mal en une farce monumentale.
Jeu disponible en anglais seulement
Une critique de Patrick Robert
Système: XBLA (1200 points), PSN (14.99$)
Éditeur: Electronic Arts
Développeur: Hothead Games
Lien: Site Web officiel
par JOUEZ.com
VotezSuper bonne ta critique, Patrick. Ça donne le goût d'y jouer!
Merci Mélanie! Je suis un inconditionnel de RPG et de hack'n'slash, et j'ai bien ri en voyant comment Deathspank détourne les conventions, avec beaucoup d'humour, de personnalité et de qualité d'ensemble... C'est dommage qu'il n'y ait pas de version française, mais je suppose qu'il y avait vraiment beaucoup de texte à traduire, et que les blagues ne fonctionnent pas toujours une fois traduites...