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Douze ans, c'est le temps qu'auront dû attendre les fans de StarCraft avant de pouvoir mettre la main sur un second volet de ce monument du jeu de stratégie temps réel. Après une si longue période, est-ce que Blizzard a su garder l'intérêt autant des vétérans que des néophytes?
D'abord, soulignons l'héritage colossal laissé par le titre précédent. Paru en mars 1998, le tout premier StarCraft s'est vendu à plus de 11 millions de copies à travers le monde. Plus étonnant encore, le jeu comporte toujours une importante communauté de joueurs actifs dans ses rangs. Dans certains pays comme la Corée du Sud, le jeu a atteint un statut social inégalé. Il existe des ligues de joueurs professionnels et on rediffuse plusieurs matchs à la télévision. C'était donc tout un défi qui attendait l'équipe de développement afin d'égaler la qualité du jeu proposé il y a plus d'une décennie. Mais nous y voilà , à savourer enfin le premier volet de cette nouvelle trilogie. Trilogie, puisque contrairement au premier, la campagne solo de StarCraft II s'est vue fragmentée en trois itérations distinctes dont la première, Wings of Liberty, raconte celle des Terrans. Les campagnes des Zergs et des Protoss suivront quelque part en 2011. Wings of Liberty débute quatre ans après les événements du premier volet. Le joueur incarne toujours Jim Raynor, maintenant commandant d'un groupe révolutionnaire souhaitant libérer la race humaine de la ferme emprise de l'empereur Mengsk. Bien entendu, la route est parsemée d'embuches. Il faudra vaincre les forces de l'empereur mais aussi des Zergs qui, menés par Kerrigan, tenteront d'envahir les différents systèmes occupés par les Terrans. Au fil des missions, on croisera le fer avec les Protoss, qui tenteront par tous les moyens de protéger leur site religieux et leurs artéfacts sacrés.
Ceux ayant passé plusieurs heures sur le premier StarCraft, se sentiront comme chez eux dès les premiers instants car malgré le passage à la 3D, le rendu final est fort semblable à original. D'ailleurs, bien qu'il soit possible de tourner la caméra de quelques degrés, le jeu est conçu pour un seul point de vue. Cependant, ne vous y méprenez pas. La qualité de l'animation et des environnements sont très actuels. Les possesseurs de machines véloces pourront apprécier la finesse des éléments intégrés aux rendus graphiques: l'ombre des unités projetée au sol, de superbes explosions et des environnements riches en détails. Malgré cette grande prudence du côté de la jouabilité, la campagne solo offerte est époustouflante et fort bien développée. Chacune des 26 missions proposées est unique et demande au joueur de sortir constamment de sa zone de confort afin de réussir les différents objectifs. Dans l'une d'entre elles, il faut positionner sa base sur une planète sur laquelle le soleil, trop puissant, vient tout détruire sur son passage. Au fil de la mission, il faudra donc constamment repousser l'ennemi afin d'aller repositionner sa base un peu plus loin du brûlant lever de soleil.
Entre les missions, le joueur est maintenant ramené à un lobby à bord du vaisseau-mère. Dans ce centre de contrôle, le joueur peut dépenser les points acquis lors des précédentes sorties pour améliorer ses technologies ou mercenaires. L'information entourant la campagne est transmise en discutant avec les occupants du vaisseau durant ces interludes. Certaines technologies sont déverrouillées en récupérant différents artéfacts pendant les missions, lesquels permettent d'intégrer certaines caractéristiques de manière permanente à nos unités. De manière intéressante, il faudra faire des choix irréversibles quant aux options choisies, puisque deux options s'offrent toujours au joueur et une fois l'une choisie, l'autre ne sera plus disponible. Il faudra dans certains cas faire des choix quant à la façon d'aborder une mission, chaque option menant à différentes issues. L'histoire est pimentée de superbes cinématiques. Elles sont beaucoup plus nombreuses que dans le précédent titre, sans doute puisque plusieurs d'entre elles sont directement animées à même l'engin 3D du jeu. Bien qu'on regrettera n'avoir accès qu'à une seule des races dans ce premier volet (quelques missions sont tout de même effectuées avec les Protoss), Wings of Liberty offre sensiblement la même durée de vie que le titre original, qui à l'époque proposait 10 missions par race. Au final, on propose une histoire complète, mieux développée et plus intense que dans le précédent StarCraft.
Malgré la qualité de la portion solo, la longévité du précédent titre s'explique surtout grâce à son solide volet multijoueur. Ici, les modes de jeu 1 contre 1 jusqu'à 4 contre 4 sont toujours d'actualité. L'un des plus grands défis de Blizzard était de rassembler les joueurs débutants et expérimentés afin que chacun puisse trouver chaussure à son pied. D'entrée de jeu, une ligue « hors-concours » permet aux joueurs de s'affronter dans des parties amicales. Un maximum de 50 parties dans cette ligue peut être effectué. Ensuite, le joueur est invité à participer à cinq matches de classement qui décideront de la ligue auquel le joueur aura accès. Le système est bien réalisé, simple et efficace. Par contre, il implique une réalité cruelle aux joueurs fraîchement initiés: quelques solides défaites doivent être encaissées avant de pouvoir se mesurer à des opposants de même calibre. Contrairement à la campagne solo, les trois races sont disponibles dès le départ. Malgré la similarité face au premier titre, Blizzard se permet quand même certains changements. Par exemple, chacune des races comporte de nouvelles unités, extensions et technologies. Pour les Terrans, les « Reapers » (semblables à des marines) sont équipés de fusées dorsales leur permettant d'atteindre différents palliés du terrain. Du côté des Protoss, les Zealots ont la capacité de se téléporter d'un point à l'autre. Plusieurs autres unités viennent s'ajouter ou remplacer celles ayant été mis de côté.
Il faut souligner que StarCraft est un monde complexe à l'équilibre fragile. Le moindre changement se devait d'être judicieusement analysé et testé afin de préserver l'écosystème. Heureusement, le produit final est à la hauteur de nos attentes et inclus le plaisir du jeu original marié à une fine couche de nouveauté. Le système de débriefing est plus élaboré et offre davantage de statistiques sur le déroulement d'un match précédent. Il est possible de revoir un match sous plusieurs angles et d'obtenir différents graphes comparant les ressources, unités, bâtiments, etc. de chacun des joueurs. Le système de jeu en réseau Battle.Net se voit par le fait même rafraîchi et complètement intégré au jeu. Une liste d'amis est mise à contribution, un système de communication vocale est disponible et même les « succès » viennent s'ajouter afin de garnir le profil des joueurs. L'éditeur de niveau est aussi rafraîchi et offre aux concepteurs la possibilité de créer leurs propres niveaux et de les publier en ligne. Certaines restrictions sont imposées cependant: il n'est pas possible d'accéder aux niveaux proposés par des joueurs d'autres régions de codage. Ceux ayant acheté le jeu en français sont dirigés vers les serveurs européens alors que ceux jouant en anglais ont accès aux serveurs américains.
StarCraft II était un jeu hautement attendu et force est de constater qu'il livre la marchandise. La campagne solo est enlevante et diablement originale. Bien que le passage à la 3D ne révolutionne pas le genre, il offre une cure de jouvence bien méritée au titre. Le volet multijoueur préserve l'équilibre de l'original tout en proposant les facilités de jeu offertes par la technologie actuelle. Le tout est livré avec brio en mariant rythme et trame sonore dignes d'une méga production cinématographique. Il est difficile d'affirmer si StarCraft II est voué à une aussi longue vie que son prédécesseur mais occupera sans aucun doute bien des amateurs pour les années à venir.
Jeu disponible en français (textes à l'écran et voix parlées)
Une critique de Frédéric Dubois
Évalué sur: PC
Systèmes: PC, Mac
Éditeur: Activision Blizzard
Développeur: Blizzard Entertainment
Lien: Site Web officiel
par JOUEZ.com
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