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Dans un élan d'inspiration (ou de pure folie), Idea Factory a conçu un jeu de rôle se déroulant au cœur de la guerre des consoles. Peu importe vos allégeances, votre console ou votre jeu favori sera écorché.
Les jeux vidéo aux allures humoristiques ne sont pas rares, mais ceux qui pratiquent l'autodérision de façon efficace ne sont pas monnaie courante. En parodiant l'industrie du jeu vidéo et ses stéréotypes, Hyperdimension Neptunia offre une montagne de clins d'oeil et de caricatures qui amuseront quiconque s'intéressant aux jeux, de près ou de loin. Cependant, l'humour n'est pas garant de qualité, et on le remarque ici du premier coup d'œil. Avec une qualité graphique digne de la génération antérieure et une répétition excessive des mêmes effets audio, le jeu ne fait pas bonne impression. Heureusement, une fois apprivoisé, ses caractéristiques uniques font surface et il devient plus facile d'apprécier le jeu à sa juste valeur.
La plus grande qualité d'Hyperdimension Neptunia est sans doute le côté humoristique donné à sa narration. Tout au long du déroulement de l'histoire se cache une foule de références et de clichés retrouvés dans les jeux vidéo. Dans son univers appelé Gameindustri, 4 déesses, aussi appelées CPUs (diminutif de Console Patron Units), rivalisent pour attirer des fidèles à leur église. Ces déesses veillent chacune sur leur propre continent dont le nom coïncide étrangement à des consoles contemporaines: Lowee, Leanbox, Lastation et Planeptune (représentant un produit de Sega jamais paru). À la suite d'un conflit, la déesse Neptune est exilée de son poste à Planeptune et est contrainte à voyager. C'est en parcourant les 4 continents que l'héroïne vit des aventures rocambolesques. Plusieurs rencontres et événements loufoques font régulièrement allusion à l'univers des jeux: les "Fanboys" sont représentés comme des extrémistes religieux, une Princesse se fait constamment kidnapper pour retrouver son amant secret, la déesse de Leanbox nous invite à la table du "Red Ring", etc. Malheureusement, malgré ces prémisses intéressantes, la narration tombe vite dans les pièges des archétypes qu'elle parodie. Donc, on se retrouve malgré nous précipités dans une série de quêtes insignifiantes visant à réunir un nombre X d'objets ou à vider les donjons de leurs Chefs. Autrement dit, malgré ses nombreuses dénonciations qui soulignent le manque d'originalité des jeux de rôle, Hyperdimension Neptunia adhère rapidement aux stéréotypes en tombant rapidement dans les clichés des héros amnésiques, des personnages enfantins et de la lutte contre la source du mal ultime.
Les combats sont un autre des points que l'on remarque facilement. À première vue, le système de base semble être un classique du tour à tour, permettant des combinaisons simples d'attaques. Par contre, si on regarde plus loin, chaque possibilité de combinaison peut être personnalisée en prédéterminant une action précise, qui sera effectués à la fin du combo. On peut ainsi enchaîner les attaques d'un second combo, déclencher une attaque plus puissante ou activer la transformation d'un personnage. On a même la possibilité de faire appel à des héros disparus des franchises de Sega pour combattre à nos côtés, comme ceux de Altered Beast ou Shinobi. Les possibilités de personnalisation des attaques sont presque infinies et il est bon de sentir que l'on peut développer chaque personnage dans le rôle que l'on désire. Par contre, malgré toutes ces possibilités de personnalisation, plusieurs petits défauts viennent nuire à l'expérience de jeu. Par exemple, soigner ou guérir les personnages est étrangement hors du contrôle des joueurs, l'activation étant reléguée à de simples probabilités. Aussi, explorer les nombreux donjons est totalement inutile puisque les items à amasser sont facilement achetables en magasin. En plus, quelques dialogues sont longs et inutiles, n'offrant aucune information sur l'histoire ni aucun clin d'œil humoristique. Finalement, le plus grand défaut d'Hyperdimension Neptunia est la redondance de ses éléments. Peu importe lequel des 4 continents est visité, les mêmes thèmes musicaux, les mêmes cavernes à cristaux et les mêmes ennemis défilent à l'écran. En fait, durant les premières heures de jeu, on a l'impression que l'on peut compter la variété des éléments que l'on rencontre sur les doigts d'une seule main. Même si quelques nouveautés font leur apparition par la suite, on se lasse vite des simples changements de couleurs effectués sur les mêmes ennemis et environnements.
Malgré tous ses défauts, Hyperdimension Neptunia possède tout de même des attraits particuliers. Son système unique de combos personnalisables offre beaucoup de possibilités tout en gardant un système classique au tour à tour. Aussi, les dialogues croustillants bourrés de sous-entendus et de références aux jeux vidéo sont un moyen efficace de pratiquer l'autodérision. Au final, il est toujours plaisant d'entendre l'un des personnages remarquer que ses adversaires ont l'air faibles et qu'ils ne donneront sans doute pas beaucoup de points d'expérience. Pour apprécier Hyperdimension Neptunia, le truc, c'est de ne pas avoir de trop grandes attentes et d'être prêts à tolérer quelques petits faux-pas.
Jeu disponible en anglais seulement
Une critique de Sébastien Ouellet-Cauchon
Système: PS3
Éditeur: NIS America
Développeur: Idea Factory
Lien: Site Web
par JOUEZ.com
VotezC'est drôle, à lire la critique j'ai l'impression que la note ne correspond pas. Peut-être une demi-étoile aurait été mieux appropriée, si le système était toujours d'actualité?
Gros + pour ce jeu : Les paires de boules!