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C'est un véritable retour aux sources pour Creative Assembly qui replonge dans l'époque japonaise médiévale fort d'une expérience acquise au fil du temps.
La série Total War s'est toujours distinguée par son approche alliant à la fois jeu de stratégie et de politique tout en se déroulant dans différentes époques. La sortie du premier opus de la série avait passablement marqué le monde du jeu vidéo en faisant preuve de prouesses technologiques, pour l'époque, et d'une réalisation exemplaire. Il était possible de diriger d'immenses batailles en temps réel, de gérer les terres conquises et d'étendre son territoire sur une mappemonde, à l'aide d'un mode campagne, se déroulant au tour par tour. Onze ans plus tard, et ayant accumulé une expérience à travers cinq autres titres de la série Total War, voici que The Creative Assembly revisite l'univers japonais médiéval avec Total War: Shogun 2. Fidèles à leur habitude, les développeurs ont fait preuve d'une grande minutie en ce qui concerne les détails historiques. Les termes, la culture, les armes, les unités, les évènements importants, les batailles, les tactiques de combat et bien d'autres détails sont tous inspirés de l'histoire japonaise sans pour autant négliger l'aspect ludique. D'ailleurs, le jeu est même recommandé par la célèbre revue Historia. Il en résulte donc un savoureux mélange entre plaisir de jouer et pédagogie.
Total War: Shogun 2 nous transporte en 1545, alors que le Japon connaît une période de grands bouleversements à la fois politiques et sociaux, mieux connue sous le nom de Sengoku-jidai. Le joueur a la possibilité d'incarner l'un des neuf chefs de clan, chacun offrant différents avantages comme des bonus en mer ou encore des archers légèrement plus puissants que la moyenne. Chaque clan correspond à un niveau de difficulté relatif, le positionnement géographique jouant énormément sur la difficulté. On devinera qu'un clan partageant ses frontières avec plusieurs autres clans hostiles donnera du fil à retordre dès le début de la partie. L'objectif est fort simple; acquérir une forte réputation auprès de l'empereur en faisant preuve de ruse, en accumulant de nombreuses victoires, en possédant un nombre prédéterminé de provinces et en mettant la main sur la grande cité de Kyoto assez longtemps pour contraindre l'empereur à vous désigner comme étant le nouveau Shogun. Toutefois, vous n'êtes pas le seul dans cette course et les affrontements seront sans pitié. Contrairement aux derniers titres de la série Total War, le jeu se voit simplifié. Les terres à conquérir se résument à celles de l'archipel nippon, permettant ainsi de se concentrer à bien gérer quelques provinces plutôt que de se casser la tête à diriger tout l'Europe ou l'Occident.
Comme son nom l'indique, la série Total War propose des batailles à grand déploiement sur de vastes terrains. La stratégie est de mise et bien qu'il soit possible de résoudre un conflit automatiquement, vous aurez plus de chance de gagner si vous dirigez vos troupes sur le champ de bataille. Comme l'intelligence artificielle réagit généralement bien, la victoire n'est pas si facilement acquise. Il faudra faire fonctionner vos méninges si vous voulez mener vos troupes à la victoire. Plusieurs aspects du jeu seront à maîtriser: le positionnement initial des unités, les formations tactiques, les attaques spéciales des unités, le terrain et les avantages qu'il offre, l'aura que dégage le général, les attaques sournoises, les assauts par les flancs, la qualité de l'équipement que porte les combattants, les forces et faiblesses face aux autres unités et j'en passe. En fonction des connaissances acquises par le clan, à travers l'arbre technologique et la Voie du Guerrier, il sera possible de débloquer certaines capacités uniques aux unités pour surprendre vos adversaires, ou encore de nouveaux bâtiments pour les cités. Il est aussi possible de diriger des affrontements navals, qui offrent un rythme de combat plus lent, et parfois même soporifique comparativement aux batailles terrestres. Le défi est alors tout autre. À noter que le nombre d'unités disponibles est moindre que ce à quoi on nous avait habitués dans les derniers titres de la série. Il existe aussi une campagne dédiée à l'apprentissage qui couvre en bonne partie l'ensemble du fonctionnement du jeu et qui est relativement simple à saisir. Une aide contextuelle, ajustable selon les désirs du joueur, apporte de judicieux conseils qui seront certainement très appréciés des néophytes.
L'aspect politique du jeu n'est pas en reste. Pour financer la guerre, vous devrez gérer judicieusement les impôts de vos provinces, développer vos terres et le commerce tout en maintenant des relations diplomatiques avec les clans voisins, en mariant vos membres du clan par exemple, le tout en évitant de faire des mécontents. Pour éviter les révoltes, il sera judicieux de développer, au sein de l'arbre technologique de votre clan, la Voie du Chi, qui permet d'approfondir la spiritualité et la culture du clan. Un bon défi à relever, qui meublera les nombreuses heures que gobera le jeu. Il faudra gérer son clan, votre famille, en s'assurant de leur fidélité en leur confiant des postes importants, semer le chaos en territoire ennemi à l'aide de ninjas, moines et metsukes, ou encore faire face à différents problèmes d'ordre sociologique, comme la présence des étrangers en terres nipponnes, qui apporteront leurs richesses et leurs cultures et risquent de générer des conflits. Des évènements viendront chambarder le cours de l'histoire et nécessiteront des décisions éclairées du chef du clan qui devra assumer les répercussions potentielles de ces choix. Au passage, quelques cinématiques parsèment le jeu pour ajouter à l'immersion. Certaines, comme celle des missions du ninja, sont parfois loufoques. Vos généraux, tout comme vos unités spéciales acquièrent de l'expérience et lorsqu'ils se démarquent, peuvent non seulement améliorer leur capacité grâce à une arborescence des compétences, mais aussi obtenir l'aide de vassaux qui augmenteront les statistiques de l'unité. Il vous sera très utile de garder ces unités qui se distinguent près de vous, évitant ainsi qu'elles ne se retournent contre vous.
Bien que techniquement, Total War: Shogun 2 reste similaire à ses prédécesseurs en matière de gestion, le fait d'être confiné à l'archipel nippon crée une ambiance diablement réussie. Cela permet aussi de simplifier et de maximiser la microgestion. La musique est inspirante et nous plonge littéralement dans l'univers japonais médiéval. Visuellement, il faut reconnaître les qualités artistiques du jeu. Des estampes japonaises garnissent la mappemonde ainsi que l'interface. Les terrains sont détaillés, tout comme les milliers de combattants qui s'affronteront dans des batailles aux dimensions épiques. Non seulement c'est plaisant d'y jouer, mais c'est tout aussi agréable à regarder. À noter qu'il est possible de jouer en ligne avec d'autres joueurs, soit en mode campagne, ou encore en mode personnalisation de l'avatar, où les règles sont quelque peu chambardées, mais dont l'ensemble reste aussi plaisant que la campagne. Un incontournable en terme de jeu de stratégie qui devrait divertir pendant des mois.
Jeu disponible en français (textes à l'écran et voix parlées)
Une critique de Mathieu Mercier
Système: PC
Éditeur: Sega
Développeur: Creative Assembly
Lien: Site Web
par JOUEZ.com
VotezJolie critique, je suis grandement en accord avec elle, mais j'ai été un peu déçu de constater que niveau gameplay, c'est pratiquement identique au premier Shogun. Ceci dit, les niveaux graphique et sonore ont été grandement travaillés. Par contre, le moteur graphique est un peu déplorable et n'a pas évolué depuis le temps. Peut-être que les concepteurs devraient songer à un moteur du type Unreal Engine. ;)