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Bien que L.A. Noire ait été développé avec la collaboration de Rockstar, ce jeu d'enquête a plus d'éléments en commun avec Police Quest ou Phoenix Wright qu'avec Grand Theft Auto.
Pour terminer ce projet ambitieux, en développement depuis 2004, le studio australien Team Bondi a eu besoin des ressources et de l'expertise de Rockstar. Ce produit original pourrait marquer le début d'une nouvelle franchise selon l'éditeur Take-Two. Le jeu se déroule après la guerre entre les États-Unis et le Japon et vous propose d'incarner Cole Phelps, un ancien soldat propulsé dans une métropole en plein essor, suite à la prospérité d'après-guerre. Son travail consiste à résoudre des affaires criminelles dans la ville de Los Angeles, où se mêlent meurtres, corruption, et drogues. La campagne principale comporte une vingtaine de missions, réparties selon cinq départements, où Phelps devra faire ses classes. Après avoir complété quelques patrouilles en tant que simple policier, il sera rapidement promu inspecteur et débutera sa carrière au bureau de la circulation, pour passer ensuite au service des homicides, à la brigade des moeurs et finalement aux enquêtes sur les incendies criminels. Le changement de département aide à diminuer l'impression redondance qui pourrait s'installer, les enquêtes étant différentes, de même que les coéquipiers de Phelps.
A l'instar de la franchise Phoenix Wright, le jeu L.A. Noire comporte deux phases de jeu bien distinctes: la recherche de preuves et les interrogatoires de suspects. Au début de chaque enquête, une mise en scène vous révélera quelques indices sur l'incident survenu. Vous devrez ensuite vous rendre sur les lieux du crime, par vous-même en voiture, ou en laissant conduire votre coéquipier, une option appréciée, la ville recréée étant vaste. Au cours de votre inspection des lieux, vous devrez découvrir et observer diverses pièces à conviction, afin d'étoffer votre dossier. Tant et aussi longtemps que vous n'aurez pas trouvé tous les indices présents dans une zone, une musique d'ambiance continuera de jouer (cette option sympathique peut toutefois être désactivée). Si vous omettez de récupérer un indice, il est possible que vous ne soyez pas en mesure de poser certaines questions incriminantes à un suspect. Règle générale, ces oublis ne seront pas assez nombreux pour faire échouer complètement une enquête. Si certaines scènes de crimes sont bien balisées et simples à analyser, d'autres sont plus vastes et vous demanderont d'être plus minutieux. Votre partenaire vous aidera quelques fois de manière subtile lorsque vous buterez sur un obstacle, en vous suggérant par exemple comment exploiter certains indices recueillis sur les différentes scènes de crime que vous aurez examinées.
Durant vos enquêtes, vous aurez à mener des interrogatoires, aussi bien sur le terrain qu'au commissariat. Certains individus seront récalcitrants ou tenteront de s'enfuir à l'occasion. Vous aurez donc droit à de brèves séquences d'action, comme des échanges de coups de feu, des poursuites à pied ou en voiture et des combats à main nue. Si vous n'êtes pas très agile, vous pourrez toujours sauter ces séquences, sans être pénalisé pour autant. Une fois un suspect appréhendé, vous pourrez l'interroger. L.A. Noire exploite une technologie révolutionnaire, intitulée MotionScan, qui permet d'intégrer aux animations faciales toutes les subtilités du jeu d'un acteur, notamment ses expressions. Bien que nous ayons entre nos mains des consoles de nouvelle génération depuis cinq ans, nous n'avions pas encore vu de bond significatif au niveau du travail d'animation. Fort heureusement, cette technologie est au service de la jouabilité. Vous devrez donc déterminer si un suspect ment ou pas en étudiant ses gestes et son visage lors des interrogatoires. Uniquement trois choix s'offrent à vous après chaque question: vérité, doute, mensonge. Si vous avez une preuve permettant de contredire la réponse d'un suspect, vous devrez d'ailleurs la présenter. Si vous n'en avez pas, le doute sera votre seule option raisonnable. Et si vous avez de la difficulté, vous pourrez toujours dépenser vos précieux points d'intuition pour éliminer un des trois choix. A chaque question, un timbre sonore vous permettra de savoir si vous avez trouvé la bonne réponse. Comme il n'est pas possible de reprendre un interrogatoire (il faut reprendre la mission en entier), ces phases de jeu seront particulièrement stressantes.
Après avoir complété chaque enquête, un tableau résumé vous indiquera combien d'indices vous avez trouvés, combien de questions ont été posées correctement, etc. Un grade sur cinq étoiles vous sera donné. Si vous avez été médiocre, un conseil vous sera prodigué, pour vous inciter à faire mieux la prochaine fois. Au terme d'une enquête, des flash-backs du passé militaire de Cole Phelps vous seront régulièrement présentés. Durant une enquête, vous pourrez aussi récupérer des journaux, qui vous présenteront des cinématiques concernant les activités troubles de certains personnages du jeu. Le jeu propose toutefois peu de contenu au-delà de la campagne solo, qui s'échelonne tout de même sur une vingtaine d'heures. En effet, la vaste ville de Los Angeles est très peu exploitée, si bien que l'on se demande si elle n'est pas délibérément vide pour mettre la table pour du contenu téléchargeable. Qu'à cela ne tienne, vous pourrez tout de même compléter une quarantaine de missions secondaires, essentiellement composées de séquences d'action, pouvant être complétées en l'espace de quelques minutes à peine. Vous pourrez aussi déambuler dans la ville à la recherche d'une centaine de voitures plutôt semblables, ou pire encore, tenter de retrouver une cinquantaine de bobines de films des années 40, dissimulées dans des lieux complètement aléatoires! Et tout ça, pour obtenir un simple succès ou trophée. Le jeu ne propose pas de mode multijoueur, seulement un espace social, où vous pourrez comparer vos statistiques avez vos amis ou leur demander de l'aide.
Au final, L.A. Noire est une fiction interactive qui n'est pas sans rappeler celles de l'âge d'or des jeux d'aventure. Il s'agit d'une expérience essentiellement linéaire, où le jeu des acteurs est exceptionnellement bien rendu. Il est toutefois dommage que le jeu ne propose pas de gérer plusieurs affaires à la fois, comme le font les véritables inspecteurs. Il est aussi regrettable que la ville de Los Angeles ne soit pas plus exploitée pour augmenter la valeur de rejouabilité du jeu. Néanmoins, il s'agit là d'un bon départ pour une nouvelle franchise.
Jeu disponible en français (textes à l'écran seulement)
Une critique de François Taddei
Évalué sur: PS3
Systèmes: Xbox 360, PS3
Éditeur: Rockstar Games
Développeur: Team Bondi
Lien: Site Web
par François Taddei
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@François Taddei
Très bon review. Si je peux ajouter mon grain de sel, au lieu des "Street Crimes", à la place de R* moi j'aurais ajouté des "cold case" qu'on peut faire a notre rythme. Je trouve que le plus gros défaut du jeu sont les street crimes qui sont comme par hasard toujours à l'opposé de la ville où tu te trouves, moyen cheap de faire durer le jeu...
