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Le dictateur qui sommeille en vous aura-t-il de quoi se rassasier avec Tropico 4, la suite de la série qui a su faire sa marque en matière de jeu de gestion?
C'est le studio bulgare Haemimont Games qui a eu la brillante idée de renouveler la franchise Tropico en 2009, en développant le troisième titre fort apprécié par la critique et les joueurs, reprenant ainsi le flambeau de PopTop Software. La série Tropico propose au joueur d'incarner "El Presidente", un chef d'État d'une république de banane et offre le loisir de diriger son île paradisiaque comme bon lui semble, et d'en faire un empire industriel fournissant des ressources aux superpuissances de ce monde, une île touristique ou encore un endroit où il fait bon vivre pour les habitants. Le tout, en encourageant, peu subtilement, de tendre vers le côté obscur de la force... politique! Au-delà de cet aspect original, Tropico a prouvé, au fil du temps, qu'il était un très bon jeu de gestion où l'aspect économie, très simpliste, se mariait étroitement à la gestion socio-politique. Fort original, il n'est pas étonnant de voir sur les tablettes le quatrième opus de la série.
Il faut savoir qu'être un dirigeant d'une île, aussi paradisiaque soit-elle, n'est pas de tout repos. Chacune des décisions prisent aura un impact sur les classes sociales et les factions qui parsèment votre ville. Il faudra s'assurer du bonheur de chacun, en construisant judicieusement les bonnes infrastructures urbaines afin d'éviter une rébellion ou pire encore, un coup d'État. Afin de tâter le pouls de sa cité, les habitants sont regroupés en factions et possèdent un taux de satisfaction qui change selon les décisions prises par le joueur. Ne pas répondre aux doléances de ces factions accentue le risque de problèmes sociaux. Plusieurs éléments doivent être pris en considération, que ce soit la quantité de nourriture produite et exportée, les soins de santé, le divertissement, la qualité des habitations et j'en passe.
Face aux situations critiques, le joueur aura accès à certains décrets, qui calmeront les ardeurs des rebelles, mais qui s'avèreront toujours risqués. On pense, par exemple, à une exemption de loyer pour calmer les communistes ou à un autodafé face à la montée de la presse libre qui ose critiquer les décisions du chef d'État. Non seulement faudra-t-il conserver un semblant d'ordre sur l'île, mais il faudra aussi gérer les relations diplomatiques internationales. L'URSS, les États-Unis, la Chine, le Moyen-Orient et l'Europe viendront parfois mêler les cartes, en vous proposant des missions qui offriront de jolies récompenses monétaires pouvant soit engraisser votre compte personnel en Suisse au détriment de vos habitants ou encore ajouter le tout dans les coffres de l'état. Il est à noter que les superpuissances de ce monde vous financent chaque année et déplaire à l'une ou à l'autre diminuera ces sommes qui, au départ, s'avèrent essentielles.
Ceux qui ont déjà joué à Tropico 3 réaliseront bien vite que le quatrième opus ne se distingue pas énormément, ce qui peut être décevant. L'approche très conservatrice du studio Haemimont Games pour cette suite fait en sorte que quelques changements mineurs viennent modifier le jeu. Du côté des bons coups, on notera la réduction du rôle joué par le coloré animateur de radio, désormais substitué par des propos sporadiques qui viennent surtout souligner les moments forts et moins forts de votre île. Le jeu conserve toujours sa touche humoristique en exagérant les stéréotypes sociaux, sans jamais devenir indécent, ce qui est une grande force du jeu. Le mode campagne s'est amélioré, en proposant un fil conducteur entre les missions. Le joueur pourra améliorer les statistiques du type de président choisi au départ et aussi conserver l'argent cumulé dans son compte en Suisse. Entre chacune des missions, il aura la possibilité de changer de type de dictateur. Le mode campagne peut se compléter en une vingtaine d'heures, si vous ne vous égarez pas dans la gestion de votre cité. Pour le reste, très peu d'innovations majeures, ce qui peut être très décevant pour les amateurs de la série.
La série Tropico est sans conteste une excellente simulation urbaine hors du commun. Sa touche d'humour caractéristique et son approche à la fois simple et intuitive en font un incontournable en la matière. Malheureusement, Tropico 4 ressemble tellement à son prédécesseur, qu'il est difficile d'en suggérer l'achat pour ceux possédant déjà Tropico 3. On comprend l'idée de ne pas trop altérer une recette qui a prouvé son efficacité dans le passé, mais ça ne justifie pas l'investissement d'un montant aussi élevé pour si peu de changement. Par contre, c'est sans contredit un jeu à se procurer si vous n'avez pas expérimenté le précédent titre et que le genre gestion et simulation vous intéresse le moindrement.
Jeu disponible en français (textes à l'écran et voix parlées)
Une critique de Mathieu Mercier
Système: PC
Éditeur: Kalypso Media
Développeur: Haemimont Games
Lien: Site Web
par JOUEZ.com
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Je suis d'accord avec ton article. Mais je trouve ta note un peu basse. J'en ai moi aussi parlé sur mon blogue: http://legrandalgorithme.blogspot.com/2011/09/mon-dictateur-bien-aime.html
Je trouve qu'il s'agit d'un excellent moyen pour faire découvrir aux gens que la politique n'est pas si simple, un volet totalement exclu des Civilisation et Age of Empire du marché, d'ailleurs!
...Et puis on peut aussi y voir certains politiciens de notre pays, sans nommer de noms bien sûr! ;)
