note de JOUEZ.com | note des usagers (sur 9 votes) | votez ici |
Après le sensationnel Demon's Souls, qui en a fait frissonner et rager plus d'un, Dark Souls s'apprête à vous hanter à nouveau, avec un jeu d'une difficulté inouïe.
Avec Demon's Souls, FromSoftware a réussi à accomplir ce que peu de développeurs ont le courage de faire de nos jours: concevoir un jeu de nouvelle génération qui ne prend pas le joueur par la main. Les joueurs étaient entièrement livrés à eux même dans un monde sombre et dangereux, où l'omniprésence de la mort était de mise. C'est seulement à force de persévérance et d'entraide que les plus aguerris en vinrent à bout, récompensés par l'euphorie d'avoir enfin triomphé après autant d'échecs. Tout comme Demon's Souls, Dark Souls vous plonge dans un univers féodal unique en son genre, qui a tout pour éveiller la fibre du joueur sommeillant en vous. Au commencement, vous serez invité à créer votre personnage de toute pièce, en lui conférant un genre, une apparence physique et une classe. Guerrier, Vagabond, Voleur, Clerc et plusieurs autres choix s'offrent à vous de façon à déterminer vos aptitudes de départ. Bien sûr, vous aurez l'opportunité de personnaliser vos compétences au fil de l'évolution de votre avatar. Après une cinématique d'introduction au caractère assez énigmatique évoquant la déchéance des dragons, vous vous réveillez dans une prison pour constater avec surprise que la mort n'est qu'un début. En effet, votre preux chevalier ou votre ravissante sorcière affiche des airs de décomposition et de putréfaction avancée. Vous êtes réduit à l'état de carcasse, attendant la fin du monde dans le désespoir le plus profond. Cette prison constitue en quelque sorte votre didacticiel. Arpentant les couloirs sombres, vous apprendrez à manier vos premières armes.
À l'instar de Demon's Souls, le système de combat de Dark Souls est à la fois extrêmement simple et versatile. Les gâchettes de gauche (L1 et L2) et de droite (R1 et R2) représentent ce que vous portez respectivement dans chaque main. D'une manière générale, votre main droite sert aux attaques. Le bouton R1 permet d'effectuer une attaque de base tandis que R2 sert à lancer une attaque puissante. La main gauche est utilisée pour la défense, et il suffit de maintenir L1 pour bloquer, tandis que L2 sert à parer les attaques ennemies afin d'effectuer des contres spectaculaires. Attention toutefois, attaquer, bloquer, esquiver ou courir consommera votre jauge d'endurance qui, une fois vide, vous rendra vulnérable aux attaques ennemies. On peut expérimenter à sa guise, porter une arme dans chaque main, une arme à 2 mains, ou pourquoi pas un bouclier dans chaque bras? La croix de direction vous permet d'alterner rapidement entre l'équipement de base, les objets où les sorts de magie. Les attaques varient grandement en fonction des armes que vous portez (armes tranchantes, perçantes, d'estoc ou de jet), ce qui influencera définitivement votre stratégie en fonction des ennemis rencontrés. Certaines armes seront inutilisables au départ, et vous devrez renforcer vos aptitudes en déboursant des âmes, qui s'obtiennent principalement en éliminant les ennemis sur votre chemin, et qui constituent la monnaie courante dans Dark Souls.
Après avoir survécu au didacticiel, vous serez transporté dans la contrée de Lordran pour y débuter votre aventure. Contrairement à Demon's Souls, le monde de Dark Souls n'est pas constitué de niveaux séparés, mais plutôt de vastes régions qui communiquent entre elles par des raccourcis qu'il ne tiendra qu'à vous de découvrir. L'exploration commence dès les premiers pas, et rien, absolument rien ne vous empêche de courir à votre perte dans les 30 secondes qui suivent votre arrivée au Sanctuaire de Lige-feu. Il s'agira donc d'évoluer à tâtons et d'apprendre de vos erreurs à vos risques et périls. Votre curiosité sera tout de même récompensée car Lordran fourmille de passages secrets et de trésors cachés. Toutefois, si une ambiance résolument inquiétante ne vous pousse pas à rebrousser chemin en induisant la désagréable sensation que vous ne devriez peut-être pas vous éterniser dans le coin, les créatures cruelles et sans pitié qui hantent ce territoire maudit sauront vous faire comprendre le message. En effet, aucun ennemi dans Dark Souls ne devrait être sous-estimé. Chacun de ses sbires possèdent plus d'un tour dans son sac, et vous surprendra toujours au moment où vous vous y attendez le moins. Ils vous tendront des embuscades, équiperont des armes différentes, et vous poursuivront jusqu'à ce que la dernière goutte de sang soit versée. S'il s'agit de votre sang, et cela sera souvent le cas, vous serez dépouillés de vos âmes et reprendrez conscience près du dernier feu de camp que vous aurez allumé. Le feu joue en effet un rôle clef dans Dark Souls. Il contribue d'un premier abord à vous guérir, et remplit votre stock de fioles d'Estus, qui vous permettent de recouvrer de la santé en cours de chemin. En contre-partie, tous les ennemis décimés sur votre passage réapparaîtront lorsque les flammes brûleront à nouveau. Oserez-vous tenter de récupérer vos âmes perdues sur le lieu de votre dernier trépas? Si vous échouez à nouveau, vous pourrez les oublier à jamais. Par contre, les objets accumulés resteront dans votre inventaire.
Le feu possède également une autre vertu non négligeable. En effet, il vous permet de recouvrer votre humanité, à condition que vous possédiez quelque peu de cette précieuse ressource à votre disposition. L'humanité est une denrée rare dans Dark Souls, vous en trouverez parfois sur le corps desséché d'un aventurier un peu trop téméraire. Une façon alternative de sortir de votre état de carcasse est de prêter main forte à un autre humain dans un monde parallèle. En laissant votre symbole sur le sol, vous accepterez d'être invoqué par un autre joueur sous forme de spectre pour l'aider à triompher d'un gardien. Soyez victorieux et vous pourrez retrouver votre apparence humaine dans votre monde, ce qui vous permettra à votre tour d'y invoquer jusqu'à deux spectres. Ce système de jeu en réseau s'intègre très bien au concept de Dark Souls. Ici, pas de propos grossiers ou de tergiversations futiles, mais plutôt une entente taciturne entre les morts et les vivants. Vous pouvez également laisser des messages au sol qui pourront être lus par les autres joueurs, ce qui constitue souvent un excellent moyen de les avertir d'un danger imminent. Les taches de sang au sol permettent également de visionner la mort de vos congénères, et vous constaterez vite que vous n'êtes pas le seul à lutter pour la survie à Lordran. Outre les ennemis mentionnés précédemment, vous devrez également faire face à des gardiens redoutables. Ces minotaures géants, gargouilles à queue de scorpion ou autres papillons féériques constitueront autant d'obstacles qui vous ferons réfléchir deux fois plutôt qu'une avant de retourner les affronter seul. Par contre, une fois en équipe, on pourra parfois être déçu de s'en être sorti un tantinet trop facilement. Toutefois, la coopération n'est pas toujours de mise, et votre monde pourra parfois être envahi par un autre humain assoiffé d'humanité. Dénoncez-le, et ce dernier devra affronter la colère des Lames de la Lune Noir pour expier de son crime.
Le monde de Lordran, aussi mortel soit-il, vous captivera par la beauté et la variété de ses paysages. Du Sanctuaire de Lige-Feu au Village des Morts-Vivants, en passant par les Jardins de Noire-Souche et la noirceur des Catacombes, l'ambiance médiévale fantastique est tout à fait convaincante. Le joueur créée sa propre histoire en se frayant un chemin à travers des victoires durement acquises, et de par son interaction avec les habitants de Lordran, qui bien que semblant aussi désespérés que vous, en ont beaucoup à vous apprendre. Ces personnages auraient pourtant parfois pu bénéficier d'une mise en contexte un peu plus aboutie, et semblent parfois un peu sortis de nulle part. Qu'à cela ne tienne, Dark Souls recèle d'une profondeur rare dans l'univers des jeux, et on semble toujours quitter la partie avec un nouvel objectif en vue. L'ambiance sonore réussie vous maintiendra sous-tension. Les musiques sont plutôt utilisées avec parcimonie, mais y gagnent en intensité. On regrette toutefois que la caméra ne soit pas toujours coopérative. Cette aventure dans le monde de Lordran durera au moins une bonne soixantaine d'heures, sans compter toutes les possibilités d'expérimentation avec les différentes classes de personnages. Veillez toutefois à ne pas y perdre votre humanité.
Jeu disponible en français (textes à l'écran seulement)
Une critique de Philippe Arsenault
Évalué sur: PS3
Systèmes: Xbox 360, PS3
Éditeur: Namco Bandai Games
Développeur: FromSoftware
Lien: Site Web
par JOUEZ.com
Votez