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Issue de l'esprit créatif du directeur Fumito Ueda, Ico et The Shadow of the Colossus ont tous deux été encensés par la critique lors de leur parution sur PS2. Cette réédition en haute définition permettra aux fans de patienter avant la sortie de The Last Guardian, attendu pour 2012.
Après le lancement de plusieurs collections plus tôt cette année, force est de constater que la recette semble des plus efficaces: de bons jeux parus à l'époque de la PS2 se voient réactualisés en HD en y accolant au passage quelques extras tels que le support des trophées ou l'utilisation de la 3D. Le lancement de cette toute dernière collection a ceci de particulier: malgré le chaleureux accueil réservé par les fans et la presse de l'époque, Ico et The Shadow of the Colossus sont demeurés somme toute méconnus du grand public. Cet ensemble a donc le mérite de venir non seulement combler les fans, mais permet aussi d'introduire l'univers à de nouveaux joueurs.
Le premier titre, Ico, lancé originalement en 2001, propose d'incarner un garçon pourvu de cornes qui est enfermé dans un mystérieux château. À l'intérieur, Ico rencontre Yorda, une jeune fille qui s'y trouve aussi prisonnière. Ce jeune tandem constitue l'âme et le cœur du jeu. À travers leur fuite, le joueur doit résoudre les différents casse-tête se présentant à eux et combattre de sombres ennemis souhaitant reprendre la jeune Yorda. Le jeu ne comprend que très peu de dialogues, seulement quelques personnages et une poignée d'ennemis. Malgré ce style simple et épuré, Ico réussit à communiquer l'histoire et l'émotion ressentie par les personnages d'une manière étonnante. L'animation des personnages est aussi remarquable: les deux protagonistes se déplacent d'une manière fluide et naturelle et l'interaction entre les deux est d'un réalisme surprenant. Heureusement, le passage à la haute définition (1080p) n'a rien enlevé du charme d'Ico, bien au contraire. La résolution et la qualité de plusieurs des textures ont été rehaussées et plusieurs effets visuels ont été carrément réécrits pour mieux tirer parti des capacités de calcul de la PS3. Le résultat apparait tout à fait naturel et même si le nombre de polygones trahit quelque peu l'âge du jeu, le travail de conversion est impeccable. Il est bon de noter aussi que la bande sonore bénéficie désormais d'un mix 7.1. Si l'aspect visuel et sonore a été rehaussé, le reste du jeu est identique à l'original, y compris certains de ses défauts comme des contrôles quelques fois approximatifs et ainsi que des angles de caméras douteux. Fait intéressant: cette réédition est basée sur la version européenne, qui comprenait certaines variations quant aux casse-têtes ainsi que du contenu additionnel (une fois le jeu complété).
Le second titre de cet ensemble, Shadow of the Colossus, lancé originalement en 2005, se veut le prédécesseur spirituel à Ico. Sans être directement liée au précédent, l'histoire prend place dans le même univers et quelques références à Ico y sont incorporées. Le jeu débute alors que le héros, Wander, transportant le corps inerte d'une jeune femme, entre dans un immense temple situé au milieu d'une vaste plaine. À l'intérieur, une étrange entité lui propose un pacte: il promet de ressusciter la jeune femme à condition que celui-ci élimine seize colosses; de gigantesques créatures errant à travers cette terre maudite. À travers son périple le joueur n'a que deux objectifs: trouver et éliminer chacun de ces êtres mystiques. Contrairement aux jeux d'aventures conventionnels, il n'y aucun ennemi à anéantir, aucun donjon à parcourir, aucune clé ou arme magique à acquérir: seuls des titans à abattre. L'essence du jeu réside dans ces combats plus grands que nature où chacun des colosses constitue en fait un niveau à part entière. À l'époque, le rendu graphique était à la limite de ce que la console pouvait offrir, mais cette fois, la PS3 n'a aucun problème à rendre cette version rehaussée. Évidemment, l'essentiel des détails est concentré sur les colosses et tout comme pour Ico, le résultat est impeccable. À l'instar d'Ico, ce sont principalement les contrôles qui viennent assombrir l'expérience de jeu: manier le personnage est trop souvent fastidieux et parfois carrément imprévisible. Ceci est d'autant plus frustrant que le niveau d'action requiert davantage de précision que le précédent titre. Quoi qu'il en soit, Shadow of the Colossus est une aventure inspirante qui mérite le détour malgré ses défauts.
En plus des graphiques et de l'audio rehaussés, les deux titres incluent le support des trophées et ainsi que la 3D, pour autant que l'utilisateur possède un appareil capable d'en tirer profit (Note : dans le cadre de cette critique il ne m'a pas été possible d'évaluer cette caractéristique du jeu). Si la réalisation de cette édition remastérisée est presque sans faille, quelques petits détails techniques agacent: l'impossibilité de pouvoir alterner d'un jeu à l'autre sans avoir à retourner au menu principal de la console ainsi que le long temps de sauvegarde des parties (affectant plus particulièrement Ico). Si on a fini par s'habituer de la première limitation (jusqu'à maintenant toutes les collections éditées par Sony ont cette lacune), on a du mal à comprendre comment la sauvegarde d'une partie sur un disque dur peu prendre presque le même temps qu'à l'époque des cartes mémoires de la PS2. Malgré ces défauts, cet ensemble comprend deux titres de grande qualité restaurée avec un souci du détail remarquable et une volonté de préserver le cachet des titres originaux. Accolez à ces deux titres plusieurs minutes de clips et entrevues avec les concepteurs des jeux (incluant un aperçu de The Last Guardian, le prochain titre de Team Ico) et vous obtenez un coffret qui vaut son pesant d'or.
Jeu disponible en français (textes à l'écran seulement)
Une critique de Frédéric Dubois
Système: PS3
Éditeur: Sony
Développeur: Bluepoint Games/Team Ico
Lien: Site Web
par JOUEZ.com
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