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Dans le cadre du Sommet International du Jeu de Montréal, JOUEZ.com a eu l'occasion de s'entretenir avec la directrice, Marie Claude Bernard, afin de prendre le pouls de l'évènement et discuter des perspectives d'avenir de l'industrie du jeu au Québec.
Nommée à la tête de l'Alliance Jeu et du SIJM en janvier dernier, Mme Bernard gravite dans l'entourage du Sommet depuis quelques années déjà , ayant joint l'équipe en tant que directrice des communications en 2009. C'est donc avec quelques années d'expérience que celle-ci en a pris les commandes. En pratique, cela se traduit par quelques nouveautés. On notera d'abord la création de MTL DGTL, un évènement à plus large vocation englobant en fait 4 sous-évènements distincts: Mobiz, se consacre au domaine de la mobilité, Web-in regroupe les artisans du web, CINQ fait le pont entre les entrepreneurs et les chercheurs du domaine numérique et finalement, le SIJM. Si ce dernier jouit déjà d'une importante réputation internationale, les trois autres évènements gagnent à être connus. Cette année, Web-in, Mobiz et CINQ ont tous eu lieu le 31 octobre et ont rassemblé approximativement 400 visiteurs. Des conférences de Google, Microsoft, Samsung et plusieurs autres y étaient présentées. Fort de ses 1700 participants et de sa soixantaine de conférences, le SIJM reste pour le moment l'évènement phare de MTL DGTL. Mme Bernard affirme que l'objectif à long terme est d'étendre les évènements sur toute une semaine d'activités rassemblant toute l'industrie numérique. Pas question toutefois de fusionner le Sommet du jeu, celui-ci conservera son nom et sa vocation bien distincte.
Afin d'effectuer la sélection des conférenciers participant au SIJM, un comité consultatif, composé de membres de l'industrie, passe en revue chaque année la liste de conférences soumises à leur attention et retient celles jugées les plus pertinentes. Au fil du temps, le Sommet a gagné en renommée et prestige, faisant en sorte que le comité doit désormais passer en revue un peu plus de 150 propositions avant d'effectuer leur choix final. Bien entendu, beaucoup d'efforts sont tout de même déployés afin d'aller chercher de gros noms. On était particulièrement fier de la sélection de cette année où des gens importants de l'industrie tels que Richard Lemarchand, Jason Rohrer et Yves Guillemot ont foulé les planches. Si la formule était similaire à l'année précédente, quelques nouveautés intéressantes étaient au menu. Par exemple, l'ajout de conférences dédiées exclusivement à l'audio, ralliant tant la composition que la création et gestion d'effets sonores. Un duel de "sketch" était aussi à l'honneur, opposant huit artistes professionnels devant produire un croquis basé sur un thème choisi au hasard, et ce, en moins de 15 minutes. Ironiquement, la foule, seule juge de cette compétition, à refuser de départager un vainqueur. La zone exposant est, quant à elle, toujours de la partie permettant aux étudiants et professionnels de faire découvrir leurs réalisations et d'échanger.
Si le Sommet n'est pas ouvert au grand public, un segment bien spécifique de l'évènement permet à ceux étant à la recherche d'un emploi dans le domaine d'obtenir un accès gratuit à la zone exposant lors de la dernière journée. Ceci leur permet de rencontrer en personne des employeurs potentiels. Il faut au préalable soumettre son curriculum vitae aux organisateurs afin d'en bénéficier. Si l'Alliance Jeu (organisation chapeautant le Sommet) représente près de 95% des 8000 emplois liés au jeu vidéo au Québec, on est conscient qu'une grande majorité des développeurs indépendants leur échappe. C'est pourquoi cette année, on retrouvait une catégorie de billets à un tarif préférentiel leur étant dédiée. Mme Bernard nous a confié vouloir poursuivre dans cette lignée et on nous promet de leur faire une plus grande place à ces professionnels dans les prochaines éditions. On souhaite aussi que la présence de figures notables de la scène indépendante, comme Jason Rohrer cette année, incite davantage de développeurs indépendants à se joindre à la conversation.
Lorsqu'il est question des perspectives d'avenir pour l'industrie du jeu au Québec, la directrice de l'Alliance Jeu est très optimiste tout en notant que plusieurs défis sont à nos portes. Il est question entre autres du recrutement de la main d'œuvre. Selon les analystes, l'industrie aura besoin d'environ 1200 travailleurs supplémentaires par années afin de subvenir à ses besoins. Cela représente une augmentation annuelle de 17%. C'est un chiffre colossal qui nécessitera des efforts importants du côté de la formation, mais aussi de l'immigration. Les studios mentionnent qu'ils ont un besoin criant de personnel d'expérience. Ces emplois, souvent bien rémunérés, peuvent difficilement être comblés par des étudiants fraîchement gradués. L'Alliance souhaite donc mettre les bouchées doubles afin d'augmenter la visibilité de la province sur la scène internationale en participant à davantage de missions commerciales à l'étranger.
Maintenant que ce 8e SIJM est terminée, les organisateurs prendront les prochaines semaines afin d'analyser l'évènement avec un regard plus distant et dès janvier, le travail afin de mettre en place la 9e mouture débutera déjà .
Un compte-rendu de Frédéric Dubois. Merci à Alliance numérique pour l'invitation. Crédits photos: Marc Gibert / adecom.ca
par JOUEZ.com
