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La série Silent Hill a été sans contredit un point marquant du style survie/horreur et avec raison. Ceci dit, après le troisième chapitre, la série s'est mise à battre de l'aile et peine à s'imposer à nouveau.
Downpour suit les aventures d'un détenu, Murphy Pendelton, rescapé après un bête accident lors d'un transfert pénitentiaire, qui le fera aboutir à l'une des plus populaires villes du monde des jeux vidéo, Silent Hill. Le scénario se garde de trop en dévoiler sur notre héros au début et ce sera aux joueurs, en progressant dans ce monde cauchemardesque, de découvrir qui il est vraiment et pourquoi il est au cœur de ce tourment. Les fanatiques de la série constateront avec enthousiasme que ce huitième opus marque un brillant retour aux sources en offrant un excellent contenu à glacer le sang, et ce malgré plusieurs erreurs de programmation qui auraient pu lui être très néfaste. Plusieurs lieux visités dans le tout premier chapitre sont aussi de retour avec, bien sûr, une qualité d'image supérieure, mais encore un style un peu vieillot. Les concepteurs ont aussi réussi à marier monde ouvert et scénarisation linéaire, bien que le premier n'apporte rien au second. Lors de l'aventure, des choix seront proposés aux joueurs, mais hélas, les conséquences à long terme sont très sommaires. Plusieurs quêtes secondaires peuvent être acquises et accomplies au bon vouloir du joueur.
Si les concepteurs ont su redonner à Silent Hill son atmosphère terrifiante, ils n'ont cependant pas été en mesure de créer une qualité graphique qui se démarque. Les textures représentent très bien le climat glauque et sépulcral mais elles manquent clairement de finition. La modélisation des personnages est aussi peu convaincante que les quelques créatures rencontrées. Ces dernières ont d'ailleurs souffertes d'un grave manque d'imagination, ce qui rend chaque rencontre un peu répétitive. Les joueurs se promèneront souvent avec une lampe-torche accrochée à la ceinture qui s'allume et s'éteint dès que le personnage entre ou sort de l'obscurité. Heureusement, la trame sonore sauve les meubles avec ses quelques notes mélodiques effrayantes et ses effets sonores terrifiants. L'expérience sur un système 5.1 est dès lors accentuée et on y plonge plus aisément. Le jeu de voix des acteurs n'est cependant pas à la hauteur du scénario, voire même irritant. Comme certains lieux sont ouverts, les joueurs pourront s'y promener à leur guise, tout en acceptant des quêtes secondaires, qui n'apportent rien à l'histoire de base, mais qui augmentent les moments d'angoisse. Les concepteurs auraient pu, encore ici, approfondir cet aspect pour rehausser l'expérience un peu psychédélique du jeu.
Le moteur graphique souffre également d'importantes lacunes, autant au niveau graphique que matériel. En effet, le jeu subit de nombreux ralentissements sans raison apparente et le temps de chargement entre les lieux est assez laborieux compte tenu du résultat. Les contrôles sont aussi un échec monumental car, après toutes ces années, ils n'ont pas évolués, ils ont même régressés. Le héros marche machinalement et se bute parfois à des objets invisibles. Les quelques combats auxquels les joueurs se heurteront sont aussi frustrants, d'autant plus qu'ils ne peuvent être évités généralement. À maintes reprises, les joueurs frapperont dans le vide, car l'angle de la caméra n'aidera pas le joueur à s'orienter dans l'espace. De plus, comme il est impossible de verrouiller la caméra sur un ennemi, il faut alors manipuler notre héros pour finalement l'arrêter au bon endroit. Cela ne se fait pas sans heurts et comme tous les personnages de Silent Hill sont généralement faibles, le risque de mourir est bien réel. Comme pour tous les épisodes précédents, le jeu comporte aussi son lot de puzzles à résoudre pour progresser; images à reconstituer, code à déchiffrer, séquences à exécuter dans le bon ordre. En général, ces énigmes ne sont pas assez difficiles pour bloquer réellement les joueurs, mais pour les plus complexes, des indices ont été disposés à divers endroits et peuvent être perçus grâce à la lumière U.V. de la lampe-torche. Cette dernière apporte aussi son utilité contre certaines créatures, mais de façon épisodique.
Les thèmes abordés par ce huitième volet sont évidemment pour un public mature et averti et le jeu le démontre rapidement. Étonnamment, Silent Hill: Downpour reste un très bon titre en son genre, avec son scénario macabre et son ambiance hallucinatoire et ce, malgré ces nombreuses lacunes.
Jeu disponible en français (textes à l'écran seulement)
Une critique de Eric Hamel
Évalué sur: Xbox 360
Systèmes: Xbox 360, PS3
Éditeur: Konami
Développeur: Vatra Games
Lien: Site Web officiel
par JOUEZ.com
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