Voilà déjà quelques jours que le 3DS est entre nos mains. Après avoir investi une vingtaine d'heures de jeu, voici mes impressions sur cette nouvelle console de Nintendo.
Il y a un peu plus de six ans, Nintendo lançait le DS, une console portable que l'on pourrait qualifier de révolutionnaire. Trois ans avant l'arrivée du iPod Touch, Nintendo nous a proposé d'interagir avec des jeux vidéo d'une nouvelle manière, à savoir avec un écran tactile. Cette audace a permis à Nintendo d'écouler près de 150 millions d'unités et de préparer le terrain pour la Wii, encore plus innovatrice.
Bien que le DS n'ait eu aucune difficulté à éclipser le PSP, Sony a toutefois effectué une première brèche sérieuse dans le domaine du divertissement portable, que Nintendo domine depuis plus de vingt ans. C'est toutefois l'entrée involontaire du géant Apple dans ce marché qui a causé le plus d'étonnement. En effet, avec le succès du iPod Touch auprès des jeunes, les développeurs ont inondé le App Store de jeux vidéo. Il n'est pas rare aujourd'hui de voir un enfant d'une dizaine d'année se divertir en jouant à Angry Bird, Fruit Ninja ou Cut the Rope. C'est dans ce climat compétitif que Nintendo nous propose le 3DS. Sachant qu'un iPod Touch coûte 249$ (le modèle 8 Go), à savoir le même prix qu'un 3DS, Nintendo estime donc que son offre est comparable à celle d'Apple.
Je suis d'avis que le 3DS est davantage évolutive que révolutionnaire. Lorsque des habitués du DS tiendront le 3DS entre leurs mains, ils verront peu de différences, pour autant que celle-ci demeure éteinte. En effet, outre l'ajout du très apprécié pad circulaire et du bouton Home, un néophyte pourrait méprendre un 3DS pour un DS. La console repose sur un design similaire à celui du DS, elle propose toujours deux écrans, dont un tactile. L'écran du haut est un peu plus grand, il est comparable à celui du iPod Touch, mais demeure plus petit que celui d'un PSP.
L'écran du bas n'a guère changé, ce qui est regrettable compte tenu des avancées effectuées dans le domaine des systèmes capacitifs et multipoints. Vous devrez donc vous exécuter encore une fois sur le stylet télescopique offert avec l'appareil. Pour assurer une rétrocompatibilité avec le DS, les boutons Select et Start sont présents, mais comme ils sont peu utilisés sur la 3DS, ils sont enfoncés, au même titre que le bouton Home. En observant l'appareil de plus près, un oeil avisé remarquera que trois caméras sont présentes, une à l'intérieur et deux sur la couverture, que le porte-stylet a changé de place, ou encore que le 3DS héberge une fente pour carte SD, au même titre que le DSi. Le 3DS est toutefois livrée avec une carte SD de 2 Go, ce qui n'était pas le cas avec le DSi.
C'est bien sûr lorsqu'on allume le 3DS que la magie opère. Le très pratique curseur 3D permet d'ajuster l'effet de profondeur que l'on peut déjà percevoir dans les divers menus du jeu. Comme le niveau de confort variera d'un individu à l'autre et d'un jeu à l'autre, il est apprécié que ce curseur puisse être ajusté en tout temps. Pour produire des images 3D avec une impression de profondeur, le volumineux manuel de l'utilisateur du 3DS nous explique que la console utilise la parallaxe binoculaire (le fait que vos deux yeux soient séparés d'une courte distance, ce qui leur faire voir deux images différentes).
A cet effet, Nintendo a émis une mise en garde: le visionnement d'images en 3D par des enfants de 6 ans et moins n'est pas recommandé et pourrait causer des problèmes de vision. Ce n'est toutefois pas un avis partagé par tous les experts, l'Association Américaine d' Optométrie ayant affirmé que le 3DS pourrait plutôt aider à identifier très tôt des problèmes de vision chez les jeunes enfants. Les parents inquiets pourront empêcher l'affichage d'images 3D en bloquant cette option à l'aide du système de contrôle parental. Pour avoir utilisé le 3DS une vingtaine d'heures jusqu'à présent, 75% du temps avec l'effet 3D activé, je dois avouer ne pas avoir été incommodé par cet effet. J'aurai l'occasion de vous en parler davantage au cours des prochains jours, en faisant la critique de jeux spécialement conçus pour le 3DS.
A l'intérieur du 3DS, on retrouve un accéléromètre et un gyroscope, au même titre que le iPod Touch de 4e génération. Les joueurs pourront par exemple opérer leur 3DS comme un périscope dans le jeu Steel Diver et pivoter sur 360 degrés pour observer les environs. A propos des caméras intégrées, elles permettent de capturer des images en 2D ou en 3D, d'une résolution de 640x480 pixels. Les images saisies sont de piètre qualité et sont conçues pour être visionnées principalement sur un 3DS. Sachant que le iPod Touch de 4e génération permet de capturer des images d'une résolution de 960x720 pixels, les adeptes de photographie seront déçus des capacités du 3DS, qui nécessite beaucoup d'éclairage pour bien fonctionner, au même titre que le DSi.
C'est d'autant plus dommage car les caméras sont fortement sollicitées par les amusants jeux de réalité augmentée. Il est tout de même fort appréciable que les jeux gratuits offerts avec le 3DS sont intéressants, on est loin de PictoChat, qui a laissé bien des joueurs indifférents sur le DS! En ce qui concerne les capacités réseau du 3DS, elles sont comparables à celles du DSi. Je reviendrai ultérieurement sur les fonctionnalités SpotPass et StreetPass, lorsque d'autres joueurs se seront procuré un 3DS. La création d'une liste d'amis est toutefois grandement simplifiée, chaque utilisateur possédant un seul et unique code ami qu'il peut partager, plutôt qu'un code ami pour chaque application.
Lorsqu'on fait l'essai de jeux de lancement, comme Pilotwings Resort, Nintendogs+cats ou encore Steel Diver, on est en mesure d'apprécier la puissance du 3DS. En effet, on a clairement l'impression d'avoir en main une Wii portable. De plus, l'écran étant capable d'afficher des couleurs au format 24-bit, les images sont vibrantes, tout comme sur le iPod Touch de 4e génération. Ce n'est que lorsque l'on fait l'essai de jeux DS sur le 3DS que l'on constate que l'espace couleur est moins riche, celui-ci était en effet limité à 16-bit. L'espace sonore du 3DS est également plus riche, grâce à la présence d'haut-parleurs ambiophoniques plus puissants.
Toute cette puissance a un coût. D'abord, la navigation dans les menus et d'une application à l'autre est ponctuée de temps de chargement. Ensuite, la batterie n'est capable de fournir que 3 à 5 heures de jeu, avant de devoir être rechargée durant une période de 3 heures et demie. La durée de vie de la batterie est donc comparable à celle du iPod Touch de 4e génération, lorsque celui-ci est utilisé pour des jeux 3D exigeants, comme Infinity Blade. Si vous désirez économiser de précieuses minutes, vous devrez désactiver certaines fonctionnalités, comme le Wi-Fi, diminuer la luminosité (cinq niveaux sont offerts) ou encore activer le mécanisme l'économie d'énergie. Fait à noter, l'autonomie du 3DS est de 5 à 8 heures lorsqu'il est utilisé pour jouer à des jeux DS. Pour ceux qui désirent jouer pour de plus longues périodes de temps, le 3DS est offert avec une pratique station de recharge, légèrement inclinée.
Au cours des prochains jours, je vais continuer de partager avec vous mon appréciation de la nouvelle console portable de Nintendo, qui sera lancée le 27 mars prochain. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en faire part. Je vous invite aussi à me suivre sur Twitter, puisque j'ai publié diverses observations sur l'appareil au cours des derniers jours.
par François Taddei