Je me suis entretenu avec Langis Gagnon, chercheur et responsable du thème « Interaction et extraction de contenu audiovisuel » au CRIM. Son équipe est en train de concevoir un logiciel qui aiderait les producteurs de vidéo description dans leur travail. Pour faire simple, la vidéo description est aux non-voyants ce qu'est le sous-titrage aux malentendants. En d'autres mots, une voix décrit l'action, les personnages ou les lieux importants d'un film. Évidemment, les descriptions narratives ont lieu quand il n'y a pas de dialogues entre les personnages pour éviter toute cacophonie. Actuellement, la vidéo description est assez dispendieuse. En effet, il faut compter plus de 20 heures et de 2500 à 6000 dollars américains pour chaque heure de film. Le logiciel, qui est encore en développement, détecterait, par exemple automatiquement les personnages principaux ou la couleur dominante d'une scène.
L'équipe qui travaille sur ce projet est assez petite. Elle est en effet composée de neuf professionnels, dont un physicien et un ingénieur. J'ai pu voir ce projet à l'œuvre et il semble très prometteur. L'équipe prévoit d'ailleurs créer un logiciel précommercial cette année.
J'ai également pu voir le même genre de technologie de reconnaissance visuelle appliqué dans d'autres domaines. Il y avait premièrement la vidéosurveillance. Chaque élément (auto, piéton, etc.) était encadré par un carré d'une couleur différente. L'autre domaine fera plaisir aux amateurs de sports. En effet, l'équipe recherche et développement du CRIM travaille sur un logiciel destiné au hockey. Le logiciel est capable de détecter chaque joueur de hockey et d'indiquer diverses informations comme son numéro de joueur. Celui-ci ne devrait pas voir le jour avant 2010
Ce qui est intéressant avec tous ces projets, comme me l'expliquait monsieur Gagnon, c'est qu'ils « sont applicatifs. » En d'autres mots, ce ne sont pas que de simples recherches universitaires qui ne verront jamais le jour en dehors des murs d'une université. Leur mandat est donc de faire de la technologie pour les gens.
par Philippe Michaud