Dans le journal Montréal Campus du 25 novembre 2009, le journaliste Charles-Éric Blais-Poulin dresse un intéressant portrait des disquaires indépendants au Québec. Le résultat n'est guère encourageant : plusieurs boutiques ont déjà fermé leurs portes et ça ne risque pas de s'arrêter à l'avenir.
Tout comme Montréal, les régions sont aussi touchées par la crise du CD. On apprend que Musique Cité est le dernier commerce de disques indépendant en Estrie.
On pourrait penser que le CD se vend de moins en moins bien à cause principalement du téléchargement (illégal ou non). Il y a néanmoins d'autres causes. Par exemple, plusieurs personnes achètent dorénavant leurs disques sur Internet comme sur le site Amazon.ca. Il est vrai que l'on peut souvent trouver un disque bien moins cher dans le monde virtuel. Je me rappelle qu'il y a quelques semaines, un proche me confiait qu'il s'était procuré un opéra de Wagner à environ 50 $ sur le Net et qu'en magasin, il était offert à 110 $. C'est plus du double.
Les disquaires indépendants pensent qu'ils ne peuvent pas concurrencer avec les prix bas des grands détaillants. L'article donne l'exemple de Quebecor qui possède sa « propre étiquette de disques, Musicor, qui est distribué par son propre distributeur, Sélect, qui est vendue dans son propre magasin Archambault, duquel elle parle sur son propre réseau, TVA, qui est annoncée dans leurs propres revues, etc. »
Pour contrer la menace des géants, l'article suggère aux indépendants de se spécialiser et d'inclure, comme le fait Musique du Faubourg, des disques rares.
À mon humble avis, je trouve cela plutôt triste de voir les petits magasins fermés. Le service est souvent plus personnalisé que dans les grandes surfaces. On peut également trouver des disques « moins commerciaux » ou épuisés.
Selon vous, est-ce que les disquaires indépendants ont encore leur raison de vivre en 2009-2010?
par Philippe Michaud
Il est toujours triste de voir disparaitre de petits commerces indépendants. Il y a un petit club vidéo de répertoire non loin de chez-moi. Celui-ci est tenu par un monsieur d'un certain âge et sa femme. On y trouve bien entendu toutes les inepties étatsuniennes mais aussi plein de films étrangers qu'on ne verra jamais sur les étagères des grandes surfaces. De plus, ils regardent les films qu'ils louent ce qui fait qu'ils peuvent nous en parler, nous en faire une critique éclairée. Comme j'y vais depuis plusieurs années, ils connaissent mes goûts et sont en mesure de bien me conseiller quand je ne sais trop quoi regarder. L'aspect humain de ce genre de petit commerce me manquerait énormément s'il venait à fermer. Ils offrent une alternative enrichissante au fastfood abrutissant hollywoodien. Aussitôt vu aussitôt oublié...
En passant il se fait du bon cinéma chez nos voisins du sud. C'est ce dont je me suis rendu compte chez mon petit club vidéo. Le seul problème est que ces films ne font jamais les salles sombres...